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Des travailleurs étrangers provenant de l’Amérique latine ont de la difficulté à se faire donner des consignes par une femme, témoignent plusieurs femmes contactées par La Terre. « On avait un travailleur étranger qui tournait le visage quand je lui parlais, comme si je n’étais pas importante. Et quand je lui donnais des consignes, il allait ensuite voir mon chum pour lui demander s’il devait réellement faire ce que je lui avais demandé », raconte Mireille Dallaire, copropriétaire d’une ferme laitière de Saint-Rémi-de-Tingwick, dans le Centre-du-Québec.
La productrice Guylaine Bergeron a dû intervenir face à différents incidents sexistes impliquant des TET. « Une femme de l’équipe s’était fait donner une tape sur une fesse par un travailleur étranger. Quand je l’ai confronté, il m’a dit que ‘‘c’était juste normal’’! J’ai fait venir tout le monde en plaçant les femmes en ligne devant les hommes pour leur montrer qu’ici au Québec, les femmes sont égales aux hommes et qu’il fallait qu’ils s’adaptent. J’en ai un qui n’est pas resté à cause de ça », explique l’agricultrice, qui a placé de la documentation traduite en espagnol sur le harcèlement sexuel dans chaque maison.
Céline Auger, qui est spécialisée dans l’intégration des personnes immigrantes, affirme qu’effectivement, la notion d’égalité entre les hommes et les femmes n’est généralement pas la même au Québec que chez les travailleurs guatémaltèques, notamment. « Une femme qui va leur dire quoi faire, woooh, c’est un choc! […] Certains vont aussi siffler des filles. Il faut leur expliquer dès qu’ils arrivent, sinon la gifle, ils vont l’avoir dans la rue ou à l’épicerie, au sens propre ou figuré. »