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Une étude réalisée par le Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA) montre que les coûts de production des apiculteurs québécois dépassent les revenus tirés de leurs ventes.
« Ce sont tous des gens passionnés, donc il leur faut un mur pour arrêter la production. Mais dans les faits, plusieurs subissent une grande pression et sont au bord de la faillite », a confié Raphaël Vacher, président des Apiculteurs et apicultrices du Québec (AADQ), quelques jours après la tenue de l’assemblée générale annuelle de l’organisation, le 5 mars, à Saint-Hyacinthe.
L’étude du CECPA montre entre autres que le coût de production est passé de 4,05 $/kg de miel en 1995 à 15,44 $/kg en 2020. Pour cette dernière année, le prix de vente moyen du miel en pot était de 13,66 $/kg de miel. « Pour faire une synthèse, ça signifie que les apiculteurs ne couvrent pas leur coût de production avec leurs ventes », réagit M. Vacher.
Une conséquence de cette situation est que 80 % des entreprises types analysées par le CECPA, soit 21 entreprises possédant 50 ruches et plus, n’ont pas été en mesure de verser un salaire à leur exploitant en 2020. « Par contre, 100 % des entreprises ont pu payer leur charge de fonctionnement, alors que 80 % arrivent à rembourser leurs amortissements. Ça, c’est une bonne nouvelle en soi », nuance le président.
Ce dernier rappelle, par ailleurs, que l’enquête, qui se réfère à l’année 2020 et qui a été réajustée pour être représentative des coûts de 2021, ne prend toutefois pas en compte l’important taux de mortalité des abeilles, soit 50 % du cheptel, pendant la saison 2022, en plus d’autres facteurs comme l’inflation.
Coûts de pollinisation trop bas
Le portrait n’est guère plus positif du côté des apiculteurs qui louent des ruches pour la pollinisation des champs de petits fruits, comme les canneberges ou les bleuets. L’étude montre en effet que les revenus tirés de cette activité ne couvrent pas les pertes de rendement en production de miel et autres coûts en temps et en transport qui y sont associés. Des ajustements de prix devront nécessairement être faits à la prochaine saison, estime le président des AADQ. « Surtout du côté des canneberges, où les prix sont historiquement plus bas, alors que l’étude montre que nos pertes de rendement sont pourtant plus grandes que dans le bleuet », signale M. Vacher. Selon lui, les résultats de l’étude du CECPA permettront aux apiculteurs de mieux justifier les hausses demandées auprès de producteurs de petits fruits.
La formule de fin de semaine peu populaire
Afin de mobiliser un plus grand nombre d’apiculteurs à la journée d’information apicole et à l’assemblée générale annuelle, les Apiculteurs et apicultrices du Québec ont essayé cette année une nouvelle formule en tenant leurs deux journées de rencontre annuelle la fin de semaine, soit les 4 et 5 mars. « L’objectif n’a pas été atteint. C’est plutôt le contraire qui s’est produit : il y a eu un peu moins de monde que l’année passée, soit environ 50 personnes sur les 160 membres », rapporte le président de l’organisation, Raphaël Vacher, qui spécifie que l’assemblée reviendra à son horaire habituel du vendredi l’année prochaine.