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Je m’appelle Léandre et je suis maraîcher. J’opère une petite ferme maraîchère qui s’appelle Les jardins de la fourchette, sur la terre familiale, à Mirabel.
Les jardins de la fourchette, c’est un projet qui est né de ma passion pour la cuisine. J’ai travaillé 10 ans dans la restauration et, au fil de mon parcours, j’ai découvert le bonheur de travailler avec des produits locaux et de saison. Au fur et à mesure que les tables pour lesquelles je travaillais se raffinaient, je réalisais tout le travail remarquable que les agriculteurs faisaient en amont de mon travail de cuisinier.
Le dernier restaurant où j’ai travaillé, avant de me lancer dans l’agriculture, était le restaurant la Récolte, dans le quartier Rosemont à Montréal. C’est dans ce restaurant que j’ai vraiment pu mesurer l’ampleur de la qualité des produits d’ici. Les chefs propriétaires se donnaient comme mission de travailler 12 mois par année avec des produits québécois. Je me souviens très bien du jour où j’ai réalisé que, malgré le fait que c’était l’hiver, la qualité et la créativité des plats compétitionnaient avec ceux de l’été. Même si le talent des chefs était indéniable et exceptionnel, une partie du crédit revenait assurément à la qualité des produits locaux, que nos agriculteurs travaillent si fort à produire.
C’est donc de cette façon que l’idée de retourner dans mon patelin, après plusieurs années à Montréal, pour cultiver des légumes de qualité, a tranquillement fait son chemin dans ma tête.
J’aimerais mentionner qu’une des raisons qui m’a permis de démarrer ma ferme, c’est que j’avais accès à une terre agricole. Mes parents ont eu la générosité de me louer une parcelle à cultiver sur leur terre pour que je puisse réaliser mon rêve. Ils sont toujours disponibles pour me sortir du pétrin quand je suis débordé. Je les remercie et en profite pour leur témoigner toute ma reconnaissance, sans oublier mes frères, ma sœur, ma conjointe et mes précieux amis (ils et elles se reconnaîtront).
Une autre chose que je tiens à souligner, c’est l’entraide au sein de la communauté agricole. Les agriculteurs (les jeunes et les moins jeunes) des environs de la ferme ont été les premiers à venir m’encourager et se sont montrés disponibles pour me donner un coup de main malgré leur propre charge de travail. Que ce soit pour m’aider avec un des mille aspects qu’un agriculteur doit maîtriser, ou pour déplacer des palettes de terreau (parce que je n’ai pas de tracteur), ils ont répondu à l’appel!
Ce n’est pas anodin, parce que, croyez-moi, démarrer une ferme, ce n’est pas du gâteau. Même si j’adore mon métier, que je ne regrette pas mon choix et que je suis fier du chemin parcouru, sans l’apport de toutes ces personnes, je n’en serais pas là, à l’aube de ma 3e saison.
Je souhaite pouvoir être cette personne à mon tour. Si jamais je peux contribuer à la communauté en offrant mon aide, je le ferai du mieux que je peux!
Ce texte a été écrit en collaboration
avec la Fédération de la relève agricole du Québec