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POULARIES – La distance avec les infrastructures québécoises, que ce soit pour l’engraissement ou l’abattage, constitue un frein pour le développement de la production locale de viande, en Abitibi-Témiscamingue. C’est notamment l’avis de Jean-Guy Godbout et de sa fille Nancy, qui écoulent présentement leurs veaux en Ontario.
Ce plan d’affaires pourrait toutefois « changer du jour au lendemain » s’ils avaient accès à des infrastructures d’abattage à distance raisonnable. Ils estiment qu’il deviendrait alors intéressant d’engraisser les veaux en Abitibi-Témiscamingue. Jean-Guy Godbout pense particulièrement à l’engraissement des femelles. « Parce que de vendre des femelles à un parc d’engraissement, des fois, ça joue entre 20 à 30 cennes de moins, illustre le copropriétaire de la Ferme JNS Godbout, à Poularies. Tandis qu’à l’abattoir, c’est le même prix. »
Selon le président du Syndicat des producteurs de bovins de l’Abitibi-Témiscamingue, Vincent Boisvert, près des trois quarts des veaux de la région qui s’en vont à l’engraissement dans la province voisine. « Il doit y avoir 75 % des veaux qui vont en Ontario. On commence à avoir des parcs [d’engraissement du Québec] intéressés par nos produits. Il y a plusieurs producteurs qui commencent à vendre directement à des parcs, ce qui ne se faisait pas avant. Parce que Bœuf Québec et tout ça, ça commence à prendre de l’ampleur », explique-t-il.
Jean-Guy Godbout souligne que si l’abattoir de North Bay voyait le jour, cela donnerait un coup de pouce au développement de la filière bœuf de sa région. « C’est certain que si l’abattoir était acheteur de bouvillons, et qu’elle payait environ les prix du marché, ça développerait la finition. On est capables de finir des bœufs ici, pas juste en Ontario ou dans le sud de la province. Il y aurait de la place, peut-être pas pour tout notre volume, mais pour un certain volume », affirme-t-il.
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