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Les universités Laval et McGill pourraient ne plus être les deux seuls établissements d’enseignement à offrir un programme de formation en agronomie. L’Université Bishop’s, en Estrie, envisage d’ajouter un baccalauréat ès sciences à ses trois programmes d’Agriculture et systèmes alimentaires durables (ASAD) qui, lui, mènerait à la formation d’agronomes.
« Nous espérons explorer les possibilités de développer un programme de formation d’agronomes qui établirait les enjeux d’agriculture durable au cœur du programme », a indiqué le directeur des communications de l’université, Olivier Bouffard.
Devant la popularité de la mineure et du certificat lancés en 2019, l’Université Bishop’s a annoncé, en 2021, la création d’un programme de baccalauréat ASAD dont le diplôme est décerné par la Faculté des arts. Ce baccalauréat des arts a commencé à l’automne 2022 avec une première cohorte de 21 étudiants et permettra aux futurs diplômés de devenir entrepreneurs en agrotourisme, gestionnaires, producteurs biologiques, agents de développement international, analystes en sécurité alimentaire, chercheurs ou coordonnateurs de programmes communautaires en agroécologie.
Or, la publicité initialement véhiculée par l’université faisait la promotion d’une carrière comme « consultant agricole » au terme de la formation, ce qui s’apparente aux services-conseils offerts par un agronome. Les actes agronomiques sont toutefois réservés aux agronomes et lorsqu’est venu le moment de faire approuver le programme par le ministère de l’Enseignement supérieur, il a fallu obtenir l’approbation de l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ). « [La formation de Bishop’s] est très orientée vers les microfermes et l’agriculture de proximité, mais pour l’Ordre, dans la première version du programme qui nous a été soumise, il manquait beaucoup de contexte agroalimentaire québécois », dit Pascal Thériault, qui siège au comité de formation des agronomes de l’OAQ. Aucun cours n’était offert sur la production laitière ou sur les organismes d’intervention du Québec, par exemple. Il fallait réaligner le programme pour que les étudiants-finissants aient les qualifications nécessaires pour passer l’examen d’admission de l’Ordre des agronomes. Cette dernière a émis des recommandations à l’Université Bishop’s, qui les a prises en compte.
Sur le site de l’université, il est maintenant spécifié que les programmes ASAD actuels ne mènent pas à la certification d’agronome au Québec. En effet, pour devenir agronome, la formation universitaire doit être orchestrée par la Faculté des sciences et non par celle des arts, et offrir un cursus en conséquence. L’Université Bishop’s a donc l’intention d’offrir deux diplômes de baccalauréats ASAD, dispensés par chacune des facultés, mais seul celui en sciences pourra mener au titre d’agronome. Olivier Bouffard indique que l’Université travaille toujours à franchir les étapes et à répondre aux prérequis pour obtenir l’approbation du programme en sciences du ministère de l’Enseignement supérieur avant de pouvoir l’offrir à ses étudiants.
Toutefois, l’idée de former des agronomes spécialisés avec les petites fermes de proximité est bonne, reconnaît M. Thériault. Ce créneau a, selon lui, le potentiel d’intéresser une clientèle de niche au profil tout à fait différent de celle formée dans les universités McGill ou Laval.