L’avenir appartient au tracteur autonome, croit John Deere. D’ici la fin de l’année, le manufacturier américain lancera au Canada le tout premier modèle du genre fabriqué à grande échelle.

« On attend les listes de prix pour cet automne », confirme Bruno Bouchard, représentant chez le concessionnaire JLD-Laguë à Saint-Hyacinthe. « Normalement, des exemplaires devraient être disponibles au pays en 2023. »

Pour créer ce robot à huit roues, les ingénieurs de John Deere ont combiné le tracteur 8R, une charrue scarificatrice équipée du système Truset, un système de guidage par GPS et de nouvelles technologies de pointe. Sa conduite autonome est assurée par six paires de caméras stéréoscopiques couplées à un puissant ordinateur. Les images sont analysées à un rythme de 100 millisecondes pour éviter un obstacle ou se mettre à l’arrêt. Sa position est vérifiée sans arrêt par rapport à un périmètre virtuel pour s’assurer d’être toujours au bon endroit, avec un degré de précision inférieur à 2,5 cm (1 po).

Une cinquantaine de ces engins sont utilisés en conditions réelles depuis l’an dernier par des agriculteurs américains situés dans les environs de l’usine de Moline, en Illinois. Ils n’ont qu’à le conduire au champ, puis à enclencher le mode autonome et à lancer les travaux prévus au moyen d’une application mobile. Ils peuvent ensuite se consacrer à d’autres tâches tout en suivant les opérations depuis leur appareil mobile.

Le succès de l’opération a convaincu les hauts dirigeants de lancer la production commerciale. Leur objectif à moyen terme : la mise sur le marché d’un système totalement autonome de production de maïs et de soya d’ici 2030. 

« La prochaine étape sera l’automatisation des semis, puis s’ensuivront toutes les autres opérations jusqu’au battage, en passant par l’épandage. Tout le système opérera de manière autonome, du 1^er janvier au 31 décembre », affirme Bruno Bouchard, tout juste de retour d’un séminaire sur l’avenir de l’agriculture de précision, selon John Deere.

Les propriétaires d’un tracteur de série 8, d’une puissance de 230 à 410 chevaux, pourront accéder à cette technologie par l’ajout de l’équipement nécessaire.  

Nouvelle transmission électrique

Le plus gros modèle de la série 8, le 410, est désormais vendu avec une nouvelle transmission variable électrique ordinaire (EVT). Elle permettrait, selon le manufacturier, un contrôle précis de la vitesse et une maniabilité améliorée.

« Elle offre une plus grande puissance et une plus grande efficacité qu’une transmission hydraulique. Elle consomme moins d’énergie et elle réagit plus rapidement aux commandes. Quand survient un changement de charges sur la barre de traction, par exemple, sa réponse est instantanée », explique Bruno Bouchard.

Cette transmission sera aussi offerte sur tous les tracteurs de la série 9.

Série 5M

Complètement revue, la série 5M jouit désormais de la motorisation à 4 cylindres de la série 6M dans une fourchette de puissance allant de 95 à 130 chevaux. Le modèle 5075M reste dans la gamme de tracteurs à 3 cylindres de 74 HP.

Les tracteurs à grand dégagement pour culture en ligne et les tracteurs surbaissés auront aussi droit à un surcroît de puissance, passant à une fourchette de 105 à 130 chevaux.

Un essieu à barre est aussi offert pour les producteurs désireux d’élargir l’espacement des pneus jusqu’à 228,6 cm (90 po). Cet essieu hors norme cause moins de dommages aux cultures lors de la mise en balles de gros andains et donne plus de stabilité lors de la tonte sur des terrains vallonnés. Il permet également d’ajouter des pneus jumelés pour avoir une plus grande stabilité, réduire la pression au sol et faciliter la conduite sur des terrains accidentés. Il est également possible de réduire l’espacement des pneus pour l’adapter à l’espacement des rangs dans les cultures en ligne. 

Trois options de transmission sont offertes dans cette série de tracteurs. Les modèles de 75 à 120 chevaux peuvent être équipés d’une transmission à deux leviers faciles à utiliser dans les champs pour changer de gamme et de rapport. Quant aux modèles de 95 à 130 chevaux, ils peuvent bénéficier d’une transmission à un seul levier de changement de vitesse. Cela permet au conducteur de changer de gamme et de vitesse du bout des doigts, sans pédale d’embrayage. 

Ces trois transmissions ont toujours un inverseur de marche pour changer de direction sans effort dans toutes sortes d’utilisations.

Retour vers le futur

Destiné aux vignobles et aux vergers, le populaire tracteur étroit 5EN d’autrefois est de retour, avec une cabine ou un poste de conduite ouvert. Affichant une largeur de travail d’à peine 130 cm (51 po), il peut être équipé d’un attelage avant et de distributeurs centraux. Il est très prisé pour la manutention et le transport des fruits, la pulvérisation, la tonte et toute utilisation dans les allées étroites. 

Une option de vitesse d’avance lente sur les deux transmissions disponibles permet d’ailleurs aux conducteurs de choisir la bonne vitesse pour toute utilisation à basse vitesse.

« John Deere avait arrêté de le fabriquer parce que le modèle était rendu âgé. Pendant quelques années, il a été fabriqué en partenariat avec d’autres constructeurs. Mais là, on revient avec un tout nouveau tracteur à 100 % John Deere », explique M. Bouchard.

À noter que, selon John Deere, le modèle 5075EN est le plus puissant qui respecte les exigences en matière d’émissions sans avoir à gérer de filtres pour fluide d’échappement diesel. « Ses moteurs sont efficaces au chapitre de la consommation sans que l’opérateur ait besoin de se préoccuper d’un deuxième fluide », ajoute le représentant. 

La conduite d’une voiture

Les tracteurs de série 7 possèdent désormais une option de direction réactive, semblable aux véhicules automobiles. Ainsi, lorsque ce système est activé, le volant a la force de se recentrer sur la route. 

« Cela apporte une rétroaction dans le volant, ce qui est beaucoup plus agréable quand nous faisons du transport sur la route », affirme Bruno Bouchard. « Nous nous attendons à ce que ce genre de direction soit étendu à la série 8 puisque ces deux séries partagent souvent la même technologie. »