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SAINT-HYACINTHE – L’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) accueille, cet automne encore, un tout nouveau robot de traite. Comme chaque année depuis cinq ans, les étudiants en génie agroalimentaire profitent d’un outil à la fine pointe de la technologie qui leur assure une formation en phase avec l’évolution rapide des équipements. Le robot de traite retenu par l’appel d’offres de cette année est le DairyRobot R9500, de la compagnie GEA.
Les avancées technologiques étant ce qu’elles sont, l’ITAQ mise sur la location d’équipements pour offrir à ses étudiants des formations en phase avec la réalité sur le terrain. « La technologie avance très vite, explique Pascal Giguère, professeur à l’ITAQ et responsable du programme de technologie du génie agromécanique. On ne veut pas acheter un équipement qui sera désuet rapidement. »
La location permet à l’institution de suivre l’évolution technologique pas à pas. Elle présente aussi l’avantage de donner une flexibilité plus grande au corps professoral. « D’avoir un robot de traite complet et fonctionnel nous permet de l’exploiter au maximum et de configurer des situations réelles que les étudiants vont rencontrer lorsqu’ils seront sur le marché du travail », explique Pascal Giguère. « On peut générer des problèmes où les étudiants doivent établir des diagnostics et établir le processus de résolution de problèmes. On peut aussi réaliser toute la séquence d’entretien régulier prescrite par le manufacturier, comme pour une voiture », ajoute-t-il.
L’ITAQ ne peut cependant pas reproduire le modèle pour l’ensemble des équipements nécessaires à ses programmes. Ses budgets limités ne lui permettent pas de louer les coûteux planteurs à maïs, pulvérisateurs et autres batteuses, par exemple. « On a des partenariats avec l’industrie qui nous prête des équipements », explique l’enseignant. Ce type d’arrangement, bien qu’apprécié, limite toutefois l’horizon pédagogique des enseignants, admet Pascal Giguère. « Comme la technologie nous est prêtée, on ne peut pas jouer avec les composantes ou simuler des problématiques sur les machines », illustre le pédagogue.
La location du robot de traite permet justement de contourner la limite qu’imposent les équipements prêtés. « Comme le robot est une machine en location, c’est clairement dit qu’on va générer des problèmes, qu’on va défaire des pièces, etc. », souligne Pascal Giguère.
Une machine au goût du jour
C’est la première fois que GEA remporte l’appel d’offres de l’ITAQ, depuis le début de l’initiative, il y a cinq ans. « On a pris toutes les petites améliorations de design, de mécanique, de software et de programme pour les intégrer dans l’édition 2021 du R9500 », affirme Jérôme Voyer, spécialiste des ventes en traite automatisée chez GEA Canada. « Avant, on nettoyait l’extérieur des manchons trayeurs pendant quelques secondes. On nettoyait ensuite l’intérieur jusqu’aux valves de décision du bon et du mauvais lait, pour finir avec le nettoyage de la caméra et être prêts pour la prochaine traite, explique le représentant. Là, on fait toutes ces étapes-là en même temps, avec un seul manchon. »
Réaliser la traite en une seule opération permettrait d’économiser 26 secondes en temps de box par vache, soutient Jérôme Voyer. Mine de rien, ajoute le représentant de GEA, 26 secondes, c’est significatif. « On parle souvent d’un temps de présence dans le box d’environ 6 à 7 minutes par vache. Notre technologie permet de réduire de 5 % ce temps de présence, dit-il. Au bout du compte, ça veut dire plus de productivité par machine et un retour sur investissement plus rapide. »
Le nouveau robot de l’ITAQ permettrait aussi des gains considérables dans la gestion du bon et du mauvais lait, lors de la traite. « Notre robot fait de la séparation du lait par quartier », explique Jérôme Voyer. « Si une vache est haute en cellules somatiques, si elle a du sang dans le lait ou un problème quelconque avec un trayon, mais pas avec les trois autres, on peut garder les trois trayons vers le bon lait et séparer le quartier qui est à problème pour le diriger vers le lait destiné aux veaux ou le drain, sans devoir tout jeter », souligne-t-il. Encore une fois, affirme le représentant, le producteur gagne en rendement. « On sépare environ 7 à 8 % du lait en moyenne par année, autant dans la traite conventionnelle que dans la robotique. Avec ce principe-là, on réduit cette perte autour de 3 %. » Tout ça n’est évidemment pas donné. Le DairyRobot R9500 de GEA se détaille entre 250 000 et 280 000 $, tout installé.
Claude Fortin, collaboration spéciale
Cet article a été publié dans l’édition de novembre 2022 de notre magazine L’UtiliTerre, à lire ici.