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Les membres de la Fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Chaudière-Appalaches estiment qu’il est temps de mettre fin à l’interdiction d’accroître les superficies de culture dans les territoires des bassins versants dits « dégradés ».
Ils ont passé de longues minutes à tenter de trouver un consensus sur le sujet pendant leur assemblée générale annuelle, qui s’est tenue en mode hybride le 26 octobre. Après plusieurs amendements, la résolution extraordinaire demandant la levée du moratoire a été adoptée par les quelque 150 délégués qui participaient à la rencontre de Sainte-Marie.
Cette disposition du Règlement sur les exploitations agricoles (REA), mis en place en 2004, empêche tout agrandissement de superficie de culture dans les bassins versants où la qualité de l’eau est jugée critique par le ministère de l’Environnement. Or, les producteurs situés dans ces zones peuvent contourner l’interdiction en échangeant des parcelles de terre qui leur appartiennent ailleurs, dans un rayon de 50 km. Cet échange leur permet ensuite d’élargir leur culture en zone inondable, à la condition que la parcelle sacrifiée soit laissée en friche ou reboisée.
Cette brèche dans le REA entraîne des effets collatéraux néfastes pour la région, estiment les producteurs. Elle contribuerait entre autres « à la cannibalisation entre producteurs à la recherche de terres cultivables ». En parallèle, ils estiment que l’état de plusieurs bassins versants visés par le moratoire dans Chaudière-Appalaches s’est grandement amélioré. Selon eux, il serait donc temps que le ministre de l’Environnement mette un terme à ce moratoire, qu’ils jugent « incohérent » et « nuisible à la protection des terres agricoles exploitables ».
Une population à mieux informer Des producteurs déçus que leur réputation soit « salie en public » concernant la pollution des cours d’eau ou la hausse du prix du panier d’épicerie ont demandé à l’UPA de mieux informer la population sur la véritable responsabilité des agriculteurs. « En 2022, on a tous des programmes d’épandage et s’il y a une fosse qui déborde, on va le savoir assez vite. De l’autre côté, il y a des municipalités qui ont une population en croissance et qui ont le droit de lever le panneau de la fosse quand ça déborde. Pourtant, ce sont encore les producteurs qui sont accusés de polluer les cours d’eau », a déploré le producteur laitier Bertrand Boutin au micro de l’assemblée. |