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Une simple visite à l’épicerie permet de constater que des termes comme « beurre », « fromage », « crème » et « lait » sont utilisés pour promouvoir des produits à base de plantes ou de noix.
Ce genre d’utilisation des termes laitiers irrite des producteurs de lait, eux qui ont livré le même genre de combat pendant des années contre la margarine « au goût de beurre ». Les transformateurs non plus n’apprécient pas, assure Charles Langlois, président-directeur général du Conseil des industriels laitiers du Québec. « On a des discussions régulièrement avec les gouvernements provincial et fédéral pour qu’ils mettent plus d’efforts pour protéger les termes laitiers. Présentement, est-ce que les gouvernements mettent les énergies nécessaires pour protéger la terminologie? Je ne pense pas », affirme-t-il.
Le président-directeur général de la Fromagerie L’Ancêtre, Pascal Désilets, est également d’avis que les termes laitiers sont mal protégés. Du fromage devrait être fait d’un produit laitier, souligne-t-il, précisant que le « fromage végétal » peut induire le consommateur en erreur.
Aux autorités gouvernementales et judiciaires
Chez les Producteurs de lait du Québec, le directeur des communications, François Dumontier, indique que « ce sont aux autorités gouvernementales et judiciaires de faire respecter leurs réglementations ». Il précise qu’au Québec, l’article 4.1 de la Loi sur les produits alimentaires interdit l’utilisation, pour désigner un succédané de produit laitier, des mots, marques de commerce, appellations ou images évoquant l’industrie laitière.
Le 18 août, La Terre a fait parvenir les photos de produits à base de plantes utilisant des termes laitiers au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) afin de savoir s’il s’agit d’infractions. Le porte-parole du MAPAQ, Yohan Dallaire Boily, a répondu que « des lettres ont notamment été envoyées en 2021 et des échanges ont également eu lieu avec des entreprises pour rappeler les normes au sujet des succédanés de produits laitiers ». Il mentionnait qu’un dossier était examiné par son service juridique, sans vouloir nommer l’entreprise visée, et que des inspections régulières des établissements s’attardent entre autres sur l’étiquetage des aliments. En cas d’infraction, un rapport peut être rédigé et une poursuite peut être amorcée.
Or, La Terre a pu constater, le 26 octobre, que les mêmes produits à base de plante se trouvent toujours sur les tablettes sans modification dans l’utilisation des termes.
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