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Certains diront qu’il est illogique de louer une terre à des prix de 800 $ ou 1 000 $/ha, un avis que ne partage pas nécessairement le conseiller en gestion Martin Hébert. Il prend l’exemple de ses producteurs les plus performants, qui réussissent à aller chercher le plein potentiel de rendement d’une terre tout en étant efficaces dans leurs opérations culturales.
« Ces entreprises-là, si elles ont déjà l’équipement qui n’est pas utilisé au plein potentiel, comme une batteuse, un séchoir, etc., elles auront les mêmes frais fixes même si elles cultivent plus grand, alors elles seront capables de payer leur location de terre plus cher et de se dégager encore une marge », dit celui qui travaille pour le Groupe ProConseil, en Montérégie. L’inverse est aussi vrai, témoigne-t-il, indiquant que des producteurs moins performants au champ, dont les coûts de production sont élevés, n’arrivent pas à être compétitifs. « Eux peuvent louer même à 200 $ l’acre [495 $/ha] et ça ne fonctionnera pas », compare-t-il.
L’importance de calculer
La rentabilité d’une location de terre se calcule, soutient M. Hébert. Il s’agit de fixer une fourchette du prix des grains qu’on s’attend à obtenir selon la rotation de cultures choisie et de multiplier par leurs rendements potentiels sur la terre louée. Ensuite, il faut soustraire les dépenses et la main-d’œuvre en prenant bien soin de ne pas se raconter d’histoires. « Parfois, on se dit que la batteuse est assez grosse pour prendre les terres en location de plus, mais le producteur décide finalement de la changer et d’en acheter une plus grosse, car la productivité des opérations est ralentie par les nouvelles superficies », prévient-il.
Une fois les dépenses soustraites, il reste le profit que le producteur désire se garder et le prix de location qu’il peut payer. Quelques scénarios de prix et de rendements permettront d’évaluer les risques.
Un dernier point à prendre en compte : les liquidités. S’engager dans une location de terre à fort prix nécessite une entreprise qui dispose des liquidités suffisantes pour pallier les fluctuations. « Car il y en aura », assure Martin Hébert.
Il fait remarquer qu’avec les prix de location élevés, une ferme qui est moins efficace dans ses cultures ou moins équipée pourrait faire davantage de profits à louer ses terres plutôt qu’à les cultiver!