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La hausse du prix des grains, la rentabilité accrue de certains secteurs agricoles et la soif de croissance de certaines fermes créent une pression à la hausse sur le prix de location des terres dans plusieurs régions. Si bien que différents producteurs signalent des prix de location qui atteignent les 1 000 $ l’hectare, soit environ 400 $ l’acre, dans certains secteurs de la Montérégie et de Lanaudière, notamment.
« Les prix de location sont à la hausse et on entend des prix de fou », signifie Alain Gervais, agriculteur à Saint-Denis-sur-Richelieu, en Montérégie.
Dans son secteur, celui qui est président des Producteurs de grains Montérégie Nord rapporte des prix pouvant effectivement atteindre les 1 000 $ l’hectare offerts par des gens qu’il qualifie de « cowboys de grand chemin ». « Ils font 30 à 40 km [de leur ferme] pour aller chercher une terre, car ils ont faim », indique-t-il.
Ce ne sont pas toutes les locations qui atteignent des montants vertigineux, nuance-t-il, soulignant qu’il n’y a pas que le prix dans une entente de location. La façon de cultiver la terre et de l’entretenir a aussi une valeur pour certains locateurs.
Un fait demeure : les prix montent dans plusieurs secteurs convoités. Un producteur de l’ouest de la Montérégie a mentionné à La Terre deux récentes locations de terres, de bonne qualité, à 988 $ l’hectare dans sa région. Lui-même dit louer « de la moins bonne terre » à 800 $/ha (325 $ l’acre). Un autre agriculteur de cette région a parlé de 740 $/ha comme du « vieux prix », le nouveau étant de 1 000 $/ha et plus.
Dans Lanaudière, l’agricultrice Johanne Pagé, qui est également présidente des Producteurs de grains de Lanaudière, dit recevoir des appels de producteurs comme quoi les prix des locations deviennent inabordables et oscillent maintenant entre 850 et 1 000 $/ha. Des fermes maraîchères ou de grandes cultures biologiques n’hésitent pas à faire monter les enchères pour obtenir la location, assure-t-elle, mais cela devient risqué « si le prix des grains plante ».
Lié au taux d’intérêt
Un financier spécialisé dans le prêt agricole en Montérégie indique que le prix de location des cinq à dix dernières années chez ses clients tournait autour de 500 $ à 740 $/ha (entre 200 $ et 300 $ l’acre). Cependant, il observe une hausse, qui se traduit présentement par un tarif de location entre 740 $ et 1 000 $/ha.
« Le prix des locations est souvent lié aux prix des denrées et aux taux d’intérêt, qui sont tous deux à la hausse. Le lien avec le taux d’intérêt, c’est que le propriétaire du fonds de terre va s’attendre à recevoir un rendement plus élevé si les taux sont à la hausse, pour payer ses propres intérêts ou pour suivre le rendement que les marchés des obligations d’épargne lui donneraient », explique-t-il.
Précisons que plusieurs producteurs et intervenants ont demandé à La Terre de taire leur nom, car les prix des locations demeurent un sujet tabou. Parler de prix à la hausse pourrait nuire à leur propre contrat de location.
Ailleurs au Québec
Dans le Centre-du-Québec, des intervenants mentionnent des prix de location à la hausse, entre 250 à 850 $/ha. La qualité agronomique et les moyens financiers des fermes qui se trouvent aux alentours créent cette grande différence de prix. Par contre, au Témiscamingue, le producteur Danik Sarrazin ne remarque pas de hausse du prix. « C’est assez stable. Le revenu financier à l’hectare ne justifie pas une surenchère. C’est plus du bon voisinage », souligne-t-il.