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Une récolte exceptionnelle, des barils importés de Chine qui ne sont jamais parvenus à destination, des acheteurs de sirop qui ont cessé subitement de fournir leurs contenants aux producteurs : à la fin de la dernière saison des sucres, l’emballage de l’or blond a causé du souci à plusieurs acériculteurs.
« Il y a eu une rareté de barils à la fin d’avril et la raison est très simple : la saison a été beaucoup plus élevée que normalement au niveau des volumes. De nombreux producteurs n’avaient pas prévu cette croissance-là. Si les gens ont fait de 10 à 15 % plus de sirop qu’à l’habitude, c’est sûr que ça a vidé les inventaires partout », note d’entrée de jeu Vallier Chabot, président et copropriétaire de l’équipementier CDL.
Une explication qui est également partagée par le directeur général du Conseil de l’industrie de l’érable, Jean-Marc Lavoie. « Le baril de 34 gallons, c’est le standard de l’industrie. On a produit 211 millions de livres de sirop au total cette année, donc ça donne un ordre de grandeur du nombre de récipients requis pour l’emballer. À titre comparatif, on a récolté 132 millions de livres en 2021. L’écart est important! »
Plusieurs difficultés
Si les équipementiers disposent d’une réserve, très vite écoulée dans le contexte, d’autres facteurs auraient contribué à créer la pénurie observée. Au Québec, deux manufacturiers fabriquent des barils en acier inoxydable. Une entreprise joue aussi un rôle non négligeable auprès des érablières en commercialisant des contenants provenant de Chine. Divers facteurs, dont la pandémie, ont contrecarré la livraison.
« Ajoutons que certains acheteurs de sirop fournissaient auparavant des barils aux acériculteurs, signale le président et copropriétaire de l’équipementier Dominion & Grimm, Vincent Pépin. Il y en a qui ont cessé de le faire seulement deux ou trois mois avant le début de la saison. Cette situation a donné lieu à un mouvement de panique, à une demande accrue. Dans tout ce qui s’est passé, ça a eu un impact. »
Des solutions
Tandis que plusieurs producteurs ont opté pour le contenant de 45 gallons en acier non réutilisable, d’autres se sont rabattus sur le baril de plastique. Des acheteurs transformateurs qui disposaient de récipients ont en outre prêté du matériel à leurs fournisseurs de sirop. Beaucoup ont accéléré la cadence afin de se présenter plus rapidement chez les acériculteurs, vider les barils, puis les remettre en circulation.
« Dans l’ensemble, ça s’est bien fini; ça a été serré, mais ça s’est malgré tout bien terminé. À ma connaissance, il n’y a personne qui a été obligé de mettre du sirop dans des contenants qui n’étaient pas adaptés pour ça », conclut M. Chabot. Chez les équipementiers, des commandes supplémentaires ont été passées pour 2023.
« On incite toujours les gens à acheter leurs barils d’avance! » dit Vincent Pépin.
Demeurer vigilant
L’exploitation éventuelle de sept millions de nouvelles entailles fait également dire aux Producteurs et productrices acéricoles du Québec qu’il faut demeurer vigilant.
« On va aller vers des récoltes qui sont de plus en plus importantes, les procédés se raffinent et l’expertise augmente. On veut continuer de pouvoir amener le sirop chez les acheteurs », commente le directeur des communications, Joël Vaudeville.