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Depuis l’élection de la Coalition avenir Québec (CAQ) le 3 octobre dernier, le milieu agricole spécule sur celui ou celle qui sera nommé à la tête du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Si certains députés au profil agricole semblent intéressants, plusieurs observateurs estiment qu’André Lamontagne restera en poste, même si, au dernier congrès de l’Union des Producteurs agricoles (UPA), il a laissé entendre qu’il s’agissait peut-être de son dernier.
Le milieu agricole est assez satisfait du travail d’André Lamontagne, souligne Maurice Doyon, professeur invité au département d’économie de l’Université Victoria en Colombie-Britannique. Le ministre sortant pourrait donc rapidement mener à terme les importants chantiers qu’il a entrepris au MAPAQ comme la Politique bioalimentaire, la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois et le Plan d’agriculture durable, croient le président d’Agro-Québec, André Michaud, le professeur d’agroéconomie Kevin Richard, de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, et le directeur du programme de gestion et de technologies d’entreprise agricole à l’Université McGill, Pascal Thériault.
Pour sa part, M. Thériault serait surpris de voir le ministre Lamontagne revenir au MAPAQ puisque son cabinet, dit-il, s’est vidé peu avant les élections. L’ancien directeur de cabinet, Sebastien Benedict, est maintenant à l’emploi de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec et l’un des conseillers politiques, Alexandre Moreau, travaille au Conseil des industriels laitiers du Québec. Le directeur des communications, Simon Bachand, a également quitté le navire.
M. Thériault ne voit pas non plus d’autres députés nouvellement élus prendre les rênes du ministère.
Pas un agriculteur
« Je ne pense pas qu’un médecin fait le meilleur ministre de la Santé et je ne pense pas qu’une personne en agriculture fasse le ou la meilleure ministre de l’Agriculture », soutient Maurice Doyon. Il explique que la personne arrive à la tête du ministère avec des biais et qu’il est difficile de s’en détacher. Selon lui, les meilleurs ministres de l’Agriculture n’avaient pas nécessairement de lien avec le secteur.
Pour l’Union des producteurs agricole (UPA), que le ministre ne soit pas un agriculteur n’est pas un enjeu. « Le ministre est notre première courroie de transmission pour faire valoir au Conseil des ministres et au Conseil du trésor les enjeux et les besoins qu’on a. Que ce soit un producteur agricole qui tomberait ministre ou peu importe, les gens sont capables de faire la part des choses là-dessus », indique-t-il.
Audrey Bogemans, ministre déléguée?
La productrice de grandes cultures nouvellement élue dans Iberville en Montérégie, Audrey Bogemans, aurait été une bonne ministre si elle avait davantage d’expérience politique et parlementaire, croit André Michaud. Le professeur Kevin Richard juge également que la jeune femme de 32 ans doit faire ses preuves dans l’arène politique avant d’occuper le siège.
Pour Pascal Thériault, la députée serait une excellente ministre déléguée à l’agriculture, comme l’était le médecin Lionel Carmant au ministère de la Santé lors du dernier mandat. « Ça permettrait justement d’augmenter la présence du ministre, par [l’entremise] de sa ministre déléguée sur le terrain, parce qu’elle comprend bien l’agriculture, c’est certain », dit-il.