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En prévision du blitz des conserves maison, des familles ont profité de la dernière chance qui se présentait à eux, le 17 septembre, pour faire le plein en autocueillette de légumes, à la Ferme d’Auteuil de Laval. Une façon pour plusieurs de joindre l’utile à l’agréable, de se rassembler et de consommer de bons produits, tout en économisant.
LAVAL – Vers 10 h 30, Samira est déjà au champ depuis un bon moment, à la Ferme d’Auteuil de Laval, pour ramasser un maximum de légumes. Ses parents et ses enfants sont là, eux aussi, un peu plus loin sur le site. Nous sommes le samedi 17 septembre. La journée est ensoleillée et la température est douce, mais la saison de l’autocueillette de poivrons, d’aubergines et de tomates tire à sa fin. Samira ne voulait surtout pas rater sa dernière chance de récolter elle-même ce qu’elle mettra en conserves plus tard.
« C’est le dernier week-end! » lance l’Algérienne d’origine qui habite au Québec depuis 16 ans. « J’ai trois bacs de piments là-bas, deux d’aubergines et quelques kilos de tomates. Ça fait tellement plaisir de venir ici; c’est tellement agréable. Il fallait que je vienne. » C’est la huitième année consécutive qu’elle prend ses légumes directement au champ pour faire ses conserves. Lorsqu’elle a découvert le concept d’autocueillette, elle a eu un véritable coup de coeur. Elle se plaît d’ailleurs à faire découvrir l’activité à ses parents, en visite chez elle encore pour quelques jours. Ceux-ci l’aideront plus tard dans l’après-midi, en cuisine. « Mon père, comme il est agriculteur en Algérie, il adore ça. Il m’a dit tout à l’heure qu’il voulait tout ramener. »
À l’entrée du site, une famille de six personnes arrive joyeusement, transportant de gros récipients vides qui seront bientôt remplis de tomates, d’aubergines et de poivrons. « Je vais faire des conserves pour la première fois. On a décidé de s’y mettre par pur plaisir, raconte Rachel Pagé. Ma mère a 82 ans; elle a toujours fait des cannages depuis qu’on est jeunes. Des cornichons, des confitures, plein de choses. Je veux le faire aussi, un peu pour perpétuer la tradition et comme défi personnel. » Ses beaux-parents, son conjoint et ses enfants, qui l’accompagnent, se mettront à la tâche avec elle en cuisine, après la récolte à la ferme.
Fatila et Amar, eux, s’approvisionnent directement au champ pour économiser. « On veut éviter la hausse de prix hors saison et c’est vraiment meilleur », affirme Fatila.
Une « démocratisation du cannage »
La nutritionniste et auteure Julie Aubé, qui encourage la rencontre entre les agriculteurs et les consommateurs par l’entremise d’événements qu’elle organise dans les fermes, fait valoir que l’autocueillette en groupe, autant en famille qu’entre collègues, gagne en popularité. « C’est l’idée d’une activité avec des paysages pleins les yeux », mentionne-telle. Mathieu Beauregard, qui vend des tomates, des poivrons et des aubergines en kiosque et à l’autocueillette, à Sainte- Madeleine en Montérégie, observe d’ailleurs beaucoup de moments d’échange d’informations et de connaissances au marché, entre personnes de tous les âges et de toutes nationalités, ce qu’il ne remarquait pas avant. Les habitués qui font des conserves depuis 15 ans donnent des conseils aux néophytes, de plus en plus nombreux à s’y mettre.
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Cet article est paru dans La Terre de chez nous dans le cadre d’un dossier sur les conserves maison.