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Michel Daigle débourse actuellement entre 200 $ et 300 $ de plus par veau que l’année dernière pour remplir son parc d’engraissement. « Je suis un peu heureux pour les producteurs de vaches-veaux [qui recevront un paiement] vraiment plus près de leurs coûts de production », indique le producteur de Sainte-Hélène-de-Bagot en Montérégie.
Habituellement, le prix des veaux d’embouche suit celui des bouvillons. Le prix que Michel Daigle obtient actuellement sur le marché pour ses bouvillons n’est pas celui du record atteint en 2014, mais la hausse observée est significative depuis le début de l’année. « Ça ne nous rendra pas riches, mais ça fait longtemps que ce n’était pas arrivé », souligne l’éleveur. Ses gains sont toutefois instantanément réinvestis en achats de veaux de remplacement.
Le propriétaire d’un important parc d’engraissement de la Beauce, Jules Côté, achète ses veaux à 2 000 $ la tête en ce moment. En 2021, ils en valaient 1 500 $ la tête. « Le bouvillon qu’on vend présentement, on fait de l’argent. Mais le grain qui les a nourris avait été acheté moins cher. Les veaux qui rentrent maintenant vont coûter plus cher à produire à cause de [la hausse du prix des intrants], selon moi », dit-il. Un bœuf qui coûtait 600 $ à 700 $ à engraisser, poursuit-il, coûtera 1 000 $ à produire.
À Ferme-Neuve, dans les Laurentides, l’éleveur de veaux d’embouche Guylain Ouellette n’a pas encore pu profiter de la hausse de prix parce que sa période de vente s’effectue l’hiver, mais il souhaite que la hausse des prix du bouvillon motive les fermes en démarrage de sa région à poursuivre leur aventure. Le producteur de veau d’embouche semi-fini Jean-Guy Godbout, de Poularies en Abitibi, vendra aussi ses veaux en décembre. « Je n’ai pas senti une grosse hausse comme les gars de parcs d’engraissement ont en ce moment, mais ça peut changer aussi en novembre-décembre. » Il s’attend à avoir au moins 10 ¢/lb vivant de plus que l’an passé, mentionne l’éleveur, qui vend ses animaux en Ontario. Il précise que le prix y est habituellement de 5 ¢/ lb plus élevé qu’au Québec.
Plus payant de vendre le grain destiné aux bouvillons
Le prix des grains est si intéressant ces derniers temps que certains producteurs ont préféré vendre les grains produits plutôt que de s’en servir pour nourrir leurs bouvillons. « Il y en a qui ont eu des prix offerts à 380 $ la tonne pour le vendre, alors que dans le bovin, on est stabilisé à 200 $ la tonne. Celui qui fait du grain est porté à le vendre. Il va chercher son profit tout de suite », indique Jules Côté. Il mentionne qu’un des producteurs s’est même fait construire un centre de grains.