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Le portefeuille du consommateur n’est pas élastique, et payer 7,79 $ pour un carton de 2 litres de lait bio, voilà qui en refroidit certains. D’autant plus que la croissance des ventes du lait bio était déjà difficile ces dernières années, notamment en raison de la concurrence des boissons végétales.
« Le prix, ça paraît sur le consommateur, et depuis un bon huit mois, c’est un frein à la croissance », analyse Bryan Denis, président du Syndicat des producteurs de lait biologique du Québec, qui a tenu son assemblée générale annuelle le 20 janvier, à Québec.
La hausse du prix du lait au consommateur est le fruit des récentes hausses de prix payées aux producteurs de lait, mais aussi des marges des détaillants, un point qui fait sourciller M. Denis. « Il y a énormément de variabilité entre les bannières. Par exemple, dans la semaine du 10 janvier 2023, la même marque de lait bio à 3,8 %, en format de 2 litres, varie de 4,99 $ à 8,99 $. On a fait des tentatives auprès des épiciers pour discuter avec eux, sur l’avantage de diminuer les marges pour en sortir plus [de lait bio], mais à part Sobeys, nous n’avons eu aucune réponse, ni même d’accusé de réception », indique le producteur.
La Terre a vérifié et, en date du 26 janvier, le lait Natrel biologique 3,8 % était à 7,99 $ chez IGA pour le carton de 2 litres. Le même produit était à 7,79 $ chez Metro, 6,89 $ chez Maxi, 6,79 $ chez Super C et 4,99 $ chez Costco.
Utilisation en baisse
La croissance des ventes du lait bio était déjà difficile ces dernières années, notamment en raison de la concurrence des boissons végétales. Les hausses de prix du lait bio accentuent le problème et, au bout du compte, les producteurs ne réussissent pas à vendre tout leur lait bio. Sur les 71 millions de litres de lait bio produit, 20 millions de litres ont dû être plutôt vendus comme du lait conventionnel et au prix du conventionnel. « Et c’est prévu que [l’utilisation du lait bio], ça baisse encore », souligne M. Denis.
Ce qui le réconforte, c’est qu’une forte portion de la clientèle, les fidèles comme il dit, continuent d’acheter le produit, malgré la hausse de prix. Au-delà d’inciter les détaillants à abaisser leurs marges, l’éleveur croit qu’il faut mieux informer le consommateur pour qu’il choisisse le lait bio plutôt que les boissons végétales, prône-t-il.
La première vice-présidente de l’organisation, Michèle Lalancette, renchérit en disant qu’il faut faire connaître les avantages du lait bio aux consommateurs. La tâche est délicate toutefois, car les producteurs bio veulent montrer les atouts de leur lait, sans diminuer le produit de leurs collègues sous régie conventionnelle. « L’optique qu’on veut aller chercher, c’est que le lait conventionnel est un produit d’une grande valeur, un produit sélect, tandis que le bio, c’est un produit premium », résume-t-elle.
Les producteurs bio devront aussi évaluer comment ils peuvent continuer de se démarquer face aux producteurs conventionnels, qui améliorent leurs pratiques environnementales, avec des objectifs de carboneutralité pour 2030.
Du lait bio moins cher que le lait conventionnel en France Fait inusité, différents médias agricoles européens, dont web-agri.fr, |