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Longtemps confinés dans les usines ou les fermes laitières, les robots sont de plus en plus visibles dans les productions maraîchères et fruitières. Grâce aux progrès de l’intelligence artificielle et de la vision industrielle, s’ajoutent désormais aux robots sarcleurs attelés des machines autonomes capables de désherber, mais aussi de semer, d’épandre, de pulvériser et même de récolter des cultures aussi délicates que des fraises.
Dans le monde, des dizaines, voire des centaines de développeurs lancent des initiatives pour accélérer la modernisation d’un secteur encore largement dépendant des travailleurs saisonniers. Certains des modèles proposés se veulent une version plus sophistiquée des outils déjà couramment utilisés par les producteurs, comme des pulvérisateurs ou des sarcleurs de précision, tandis que d’autres, comme cet essaim de drones israéliens cueilleurs de fruits, semblent tout droit sortis d’un vieux film de science-fiction. L’avenir se construit sous nos yeux, littéralement.
Les changements à venir sont si importants que certains observateurs n’hésitent pas à comparer la révolution des robots en horticulture à celle survenue 100 ans plus tôt avec l’arrivée des tracteurs. « On peut imaginer le scepticisme des agriculteurs devant ces étranges et bruyants véhicules qui crachaient une fumée noire, de même que les obstacles des premiers temps. Mais quel producteur aujourd’hui parviendrait à se passer de son tracteur? », fait valoir avec justesse Izmir Hernandez, chargée de projet du Réseau d’expertise en innovation agricole, dont la mission est de promouvoir la transition technologique dans les secteurs horticoles.
Contexte favorable
Chose certaine, l’arrivée de robots dont la rapidité d’exécution et la performance s’approchent toujours plus de celles des humains survient dans un contexte où la main-d’œuvre se raréfie et où les pressions sont fortes pour augmenter le salaire minimum. À cette réalité se superposent divers phénomènes comme la résistance des mauvaises herbes, le besoin de réduire l’impact écologique de l’agriculture et les attentes toujours plus élevées des consommateurs, qui poussent les producteurs à innover plus que jamais. La robotique apparaît comme la boîte à outils idéale pour faire entrer les fermes horticoles dans l’ère de l’agriculture de précision.
En effet, les fabricants promettent beaucoup plus que des équipements capables d’exécuter des tâches répétitives. Les robots seront en mesure de collecter et d’analyser des données au champ, de faire du dépistage et même de traiter des maladies avec une précision toujours plus fine.
Pour Chuck Baresich, producteur et président d’Haggerty AgRobotics, un importateur de robots ontarien, il ne fait aucun doute que l’automatisation du secteur va bouleverser l’organisation du travail à la ferme. « Leur arrivée remet en question la façon dont le producteur prend ses décisions, car la machine se concentre sur sa tâche jusqu’à ce qu’elle soit accomplie, que ce soit en 24 heures ou en cinq jours. On ne peut pas tout simplement remplacer l’humain par un robot. Quelqu’un doit être là pour comprendre ce qui se passe. L’automatisation nous force à nous poser la question : qu’est-ce qu’un agriculteur? Ce n’est pas une personne qui est dans une cabine de tracteur, c’est quelqu’un qui réfléchit à la meilleure façon de faire fructifier sa terre. »
Comme vous pourrez le constater dans ce dossier consacré aux robots en horticulture, beaucoup de progrès reste à accomplir avant de robotiser l’ensemble des opérations à la ferme, du semis jusqu’à l’emballage. Cependant, la technologie avance à grands pas et les développeurs ne manquent pas d’ingéniosité pour répondre aux défis des producteurs. Ce n’est peut-être plus qu’une question de quelques années avant que le producteur surveille sa flotte d’équipements depuis… son bureau.