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Un élevage cunicole de Pintendre, dans Chaudière-Appalaches, s’est transformé en agence d’« artistes » desservant des compagnies cinématographiques qui ont besoin de lapins pour figurer dans leurs productions.
Depuis quelques années, les lapins de la Ferme du lapin tendre, copropriété de Martine Paul et de son conjoint, Jean-Pierre Kack, ont fait des apparitions dans différentes productions artistiques, dont le long métrage québécois Il pleuvait des oiseaux, en 2019, ou la pièce de théâtre St-Agapit 1920, présentée il y a environ six ans dans la région de Québec.
« Quand ils arrivent chez nous, ils sont souvent gênés de nous demander des lapins. Mais maintenant, je suis habituée. Je leur demande ce dont ils ont besoin exactement : la couleur, la grosseur, si c’est pour remplacer un lièvre… » énumère Mme Paul. Cette dernière spécifie que les demandes varient d’une production à l’autre et ne sont pas constantes à travers les années, « parce que [les lapins], c’est un accessoire plus occasionnel qu’une chaise », s’amuse-t-elle à dire.
Dernièrement, ils ont vendu douze lapins vivants et douze décédés de causes naturelles pour le tournage du film Un grand homme, réalisé par Philippe Lesage, dont la sortie est prévue dans environ un an. La compagnie Unité centrale, qui produit le film, précise que les lapins ont été utilisés pour les scènes de chasse. « Lorsqu’ils ont besoin de lapins décédés pour certaines scènes, ils ne veulent pas les tuer pour ça, mais avec un peu d’avance, on peut arriver à en accumuler qui meurent de causes naturelles dans notre élevage pour répondre à leur besoin », spécifie l’éleveuse.
Une génétique colorée
Ces compagnies artistiques se tournent bien souvent vers l’élevage de Mme Paul et de M. Kack parce que les animaleries vendent des lapins trop petits ou exotiques pour leurs besoins. Mais ce ne sont pas tous les élevages cunicoles qui vendent ainsi leurs lapins pour en faire des vedettes. Tout semble être une question de couleurs, révèle l’éleveuse. « Les autres gros élevages utilisent majoritairement une génétique provenant de France, ce qui fait que leurs lapins sont tous blancs. De notre côté, nous avons une génétique québécoise qui donne des lapins de différentes couleurs. On peut donc leur vendre des lapins bruns ou gris pour qu’ils puissent les utiliser comme des lièvres, car ça se ressemble beaucoup. »
L’agricultrice précise que ce sont les lapins de génération F2 qui sont vendus au public, soit ceux qui ne sont pas utilisés pour la reproduction cunicole. Une fois le tournage terminé, les lapins sont donnés à de petits éleveurs qui complètent l’engraissement et à des gens qui souhaitent les garder. Ils ne peuvent être retournés à l’élevage d’où ils proviennent pour des raisons de biosécurité.