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Pouvoir caresser des moutons, des lapins et des poneys ne fait pas juste briller les yeux des enfants dans un marché de Noël. Les animaux, parfois exotiques, piquent aussi la curiosité des parents et réchauffent souvent le cœur des personnes âgées. Ils symbolisent la magie de Noël, croient leurs propriétaires.
« Une miniferme de Noël, c’est très familial », affirme Jérémie Pilon, de la Ferme La Rabouillère, qui se déplace, année après année, avec sa ménagerie dans les marchés des Fêtes du Centre-du-Québec.
« C’est une occasion pour les enfants qui ont très peu de contacts avec les animaux de pouvoir s’approcher de jeunes chèvres, de lapins ou de chevaux miniatures. Mais c’est aussi plaisant pour les personnes âgées qui ont grandi dans une ferme. Nos animaux leur rappellent de très beaux souvenirs d’enfance », fait-il remarquer.
Paul Labonté, de la Ferme Napoli à Saint-Eugène dans le Bas-du-Fleuve, abonde dans le même sens. « Dans un marché de Noël, on rencontre toute la famille, pas juste les enfants. Les animaux ont un pouvoir d’attraction, autant pour les jeunes que chez les vieux. C’est là qu’on trouve le plaisir à faire ce qu’on fait! » souligne-t-il.
Des crèches vivantes
Ce bonheur peut même prendre la forme d’une crèche vivante, avec de véritables animaux, à la grande joie des personnes âgées. C’est ce qu’offre Marc Croteau, propriétaire de la Fermette Majo, à Princeville, depuis une dizaine d’années.
« C’est le directeur d’une résidence pour aînés qui me l’avait demandé à l’époque. J’ai donc fabriqué un décor et on s’est fait des costumes. Le bouche-à-oreille a fait le reste. On s’installe dans la salle commune avec un âne, des moutons, des lapins… Il y a souvent une chorale de Noël. Ensuite, les gens se font photographier avec les animaux, puis les femmes avec Joseph, et ensuite les hommes avec Marie. Cela évoque quelque chose d’important pour les personnes âgées », confie-t-il.
Marc Croteau et sa conjointe, Josée Brouard, participent également à une dizaine de marchés de Noël à travers le Québec. Leur troupe à poils et à plumes compte notamment deux lamas (baptisés comiquement Serge et Dalaï), des alpagas, des chèvres, des moutons, un âne… Leur cochon et leur grande variété d’oiseaux doivent malheureusement rester à la maison, ces temps-ci, en raison de la grippe porcine et de la grippe aviaire.
Mais d’ordinaire, c’est le cochon qui remporte la palme de la popularité. « C’est l’animal qui intrigue le plus les gens. Ils posent des questions sur ses habitudes de se rouler dans la boue, sur ce qu’il mange ou sur son drôle de nez », raconte Marc Croteau, qui aime profiter de ces occasions pour faire de l’éducation.
« Cela fait trois ou quatre générations de Québécois qui n’ont pas de parenté qui vivait dans une ferme. Beaucoup de connaissances se sont perdues avec le temps. Alors, les gens posent des questions », fait-il remarquer.
L’œuf ou la poule
La question la plus fréquente? Comment fait-on la différence entre une chèvre et un mouton? répondent à l’unanimité les propriétaires interrogées. « Et quand les gens pensent avoir compris, je leur montre une chèvre mohair pour mélanger la patente », s’esclaffe encore M. Croteau.
Ce dernier se rappellera toujours l’incrédulité d’une femme devant un œuf fraîchement pondu. « Elle était convaincue qu’il était faux, car il n’était pas estampillé. Il a fallu que j’explique l’histoire de l’œuf et de la poule », dit-il.
L’annulation des festivités de Noël ces deux dernières années, en raison de la pandémie, a obligé plusieurs propriétaires de minifermes à cesser leurs activités. La décision du géant Cominar de leur fermer les portes de ses 18 centres commerciaux pour la période de Pâques a aussi été un coup dur.
Devant cette situation, la Ferme Napoli a décidé de tenir sa propre féérie de Noël avec enclos, crèches vivantes et chocolat chaud. « La première édition fut un succès. On a donc recommencé cette année. Les gens aiment les animaux », conclut M. Labonté.