Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
L’ingénieur à la retraite Robert E. Enos se spécialise dans les sapins de Noël de format magnum, c’est-à-dire ceux qui rentrent difficilement dans un salon avec leurs 12 mètres de hauteur (40 pieds). « J’en ai vendu deux de 40 pieds à Boston, sept de 30 pieds et une centaine de 12 à 29 pieds », dit l’homme de 83 ans, dont la terre est située à Saint-Ignace-de-Stanbridge, en Estrie.
Les sapins de Noël de 12 mètres impressionnent par l’ambiance qu’ils créent devant les édifices des clients de M. Enos, mais aussi par leur prix, à plus de 5 000 $ la pièce, transport en sus.
Un art
Cultiver des sapins de Noël géants ne se fait pas facilement. M. Enos les a premièrement plantés après avoir acheté sa terre de
100 hectares en 1987. Et depuis, il les taille, à l’escabeau, puis à l’échelle, chaque année, pour leur donner du tonus. « Il y a des compagnies américaines qui vendent de grands arbres de Noël, mais ce sont des sauvageons. Moi, je suis le seul en Amérique à cultiver des arbres de 40 pieds. Car un sauvageon de 40 pieds va avoir un diamètre de 20 pieds au bas. Moi, en les cultivant, ils font 12 pieds au bas. Et chaque année, j’enlève 50 % des nouvelles pousses pour forcer l’arbre à faire des bourgeons près du tronc, ce qui augmente la densité des branches », explique celui pour qui le travail forestier est un projet de retraite.
La difficulté avec les grosses pièces, c’est la manutention. Il faut abattre l’arbre avec délicatesse, et sans casser de branches, souligne M. Enos. Il utilise le grappin télescopique de son tracteur pour maintenir l’arbre debout tout au long de la coupe. Il attache aussi la base de l’arbre à la souche pour qu’une fois coupé, l’arbre puisse être doucement redirigé au sol sans se balancer.
« C’est plutôt un art qu’une science », dit le producteur qui aime le côté unique de son entreprise. Ses arbres sont emballés pour en diminuer le diamètre et livrés quasiment individuellement par remorque, son principal marché étant les États-Unis. « J’ai des clients qui répètent leur commande chaque année, dont un Walmart de Boston, et cette année, le Boston College a aussi pris un arbre de 40 pieds. Je vends ça environ 5 000 $ le sapin de 40 pieds, plus la livraison à 2 300 dollars US », détaille-t-il.
Le forestier se fait aider de sa famille, avec des jeunes qui démontrent de l’intérêt à reprendre le commerce. « Les arbres de Noël, c’est joyeux. Ma famille m’aide à les cultiver l’été et à les vendre l’hiver. Car nous offrons aussi l’autocueillette de petits arbres, maintenant », ajoute-t-il.