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La famille St-Denis a approvisionné la fruiterie locale de Vaudreuil-Dorion pendant 40 ans. Depuis la pandémie, ce ne sont plus des légumes qui poussent sur leurs terres de la Montérégie, mais une ferme verticale de production de fraise. Le 12 décembre, les quatre copropriétaires ont officiellement vendu l’entreprise à Ferme d’Hiver, avec l’objectif d’opérer la plus grande installation verticale intérieure de production de fraises au monde.
VAUDREUIL-DORION – Ces dernières années, la famille St-Denis cultivait du maïs sucré, des courges, des citrouilles et des asperges. En serre, ils produisaient des tomates, des concombres, des poivrons et des fraises. La décision de vendre l’entreprise familiale n’a pas été facile à prendre, mais l’aventure des fraises à grande échelle aux côtés d’amis de longue date était une belle occasion d’affaires, explique André St-Denis. « Mon père avait acheté ici, il y a 40 ans, d’un certain M. Daoust, qui se trouve à être le père d’Yves [le fondateur et chef des technologies de Ferme d’Hiver]. Yves est venu nous voir il y a six ans avec une idée en tête. Je n’étais pas certain. Il a retravaillé son concept et quand il m’est revenu, j’ai trouvé que ça avait de l’allure et on a embarqué », dit-il.
Les membres de la famille St-Denis ont donc vendu 100 % de leurs parts pour devenir des employés ayant la responsabilité de gérer les activités de la ferme verticale.
1 million de kg à venir
Au lendemain de la transaction, le 13 décembre, Ferme d’Hiver a annoncé l’expansion de ses installations de Vaudreuil-Dorion, un projet évalué à 46 M$. D’ici la fin de 2023, la ferme verticale compte quadrupler sa production de fraises pour produire un million de kilogrammes par an.
Six salles intérieures de 600 m2 comportant 55 000 plants chacune s’ajouteront aux deux salles actuellement en production. Ces dernières entreront graduellement en fonction et permettront d’approvisionner l’ensemble des épiceries IGA de la province à l’automne 2023. Rappelons qu’IGA est le partenaire exclusif de Ferme d’Hiver. À terme, l’entreprise envisage de remplacer 10 % des 130 000 millions de kilogrammes d’importations annuelles de fraises au Canada.
En entrevue avec La Terre, le président et chef de la direction de Ferme d’Hiver, Alain Brisebois, a insisté sur le caractère haut de gamme de son panier de fraises, qui se détaille à 5,99 $. « Je n’irai pas me battre à 2 pour 5 $ dans la circulaire. L’entente que j’ai avec le détaillant, c’est que je lui donne une quantité fixe à un prix fixe, alors je me positionne en tablette », dit-il. Il a indiqué maintenir un rendement de 200 grammes par plant par mois. La gestion des différents paramètres par le système d’intelligence artificielle permet d’obtenir des conditions de production « parfaites » et des pertes négligeables. Au début décembre, l’entreprise a d’ailleurs reçu le prix Coup de coeur dans le cadre de la première édition du concours Les grands prix de l’innovation Agtech du Québec.
Les Québécois friands de fraises de serre Les Québécois sont friands de fraises de serre, selon des données du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) publiées le 6 décembre. De 2020 à 2021, la consommation de fraises de serre s’est accrue de 7 % au Québec pour atteindre 614 tonnes ou 100 grammes par personne. Les producteurs en serre produisent 2 % des fraises fraîches consommées au Québec. Selon le MAPAQ, le potentiel de marché est toutefois grand au Québec, puisque les fraises sont les petits fruits les plus vendus en épicerie et que près de la moitié de la consommation annuelle de fraises fraîches (serre et champ) est comblée par les importations en période hivernale. « Une plus grande disponibilité, en dehors de la saison des fraises de champ québécoises, pourra accélérer la croissance de la consommation québécoise de fraises de serre », analyse le MAPAQ. |