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SAINT-LIBOIRE – Dans la campagne de la Montérégie, une famille attire des milliers de touristes. Certains sont même venus de New York, de Chicago et de France pour contempler les quelque 400 000 lumières de Noël ainsi que les dizaines de décors installés chaque année sur son immense terrain du rang Saint-Georges, à Saint-Liboire. Telle l’étoile de Bethléem, le halo des lumières de Noël guide les visiteurs tout droit vers la maison de Karine Flibotte et de son conjoint, Patrick Morin.
Tout a commencé en 2009, alors que Mme Flibotte a entrepris de décorer sa maison de campagne avec son frère Francis. « On en avait mis plus que la moyenne. Les gens arrêtaient sur le bord du rang et débarquaient avec les enfants. On s’est mis à jaser avec eux et on s’est rendu compte de tout le bien que ça faisait aux gens de voir les lumières de Noël. L’année suivante, j’ai dit à mon frère : ‘‘On se fait-tu des sentiers?’’ C’est là que ç’a vraiment embarqué », relate Mme Flibotte. Les sentiers dont elle parle sont de petits chemins aménagés à travers différentes thématiques de décorations de Noël : la reine des neiges, le pôle Nord et même le Grinch, installé juste devant la porcherie.
Et le concept est devenu gros. Très gros. Patrick Morin, camionneur de métier, a acheté une mini-pelle hydraulique afin d’installer de façon permanente tout un réseau de câbles électriques souterrain à la grandeur de la cour qui approvisionne en courant les lumières, les différents moteurs électriques qui actionnent les décors, sans oublier le plancher chauffant de l’igloo du père Noël! Le couple a également fait l’acquisition d’une nacelle de 25 mètres et d’un chariot élévateur pour déplacer et entreposer les décorations sur des palettes.
Les installations ont continué de prendre de l’ampleur. Si bien qu’aujourd’hui, sept personnes, dont six membres de la famille, commencent dès le 1er septembre à décorer à temps plein. Le tout est allumé à la mi-novembre pour recevoir les nombreux visiteurs. « Il y a une journée, il est venu pas loin de 3 000 personnes. Le stationnement temporaire dans le champ était toujours plein. Il y avait du monde partout sur notre terrain. C’était fou raide. Fou. Raide », témoigne Patrick Morin.
Un emploi à l’année
Karine Flibotte a laissé son travail pour se consacrer toute l’année à ce projet baptisé Notre monde magique de Noël. Elle prépare de nouveaux décors et remplace les milliers d’ampoules grillées. Le succès de ces décorations a toutefois atteint un point limite l’an dernier. « On a eu 50 000 visiteurs en 2019 et on demandait une contribution volontaire pour le café et le lait au chocolat qu’on offre gratuitement. On a reçu 5 000 $ sur 50 000 personnes… Ça faisait quatre ans qu’on mettait de l’argent de nos poches. L’an passé, on s’est dit : ‘‘On fait quoi? On arrête?’’ Finalement, on a décidé de continuer, mais de charger un prix d’entrée, de réduire notre nombre de journées et d’aller chercher des commanditaires », explique M. Morin.
Il aurait été cependant difficile de tout arrêter, précise sa conjointe. « C’est magique, ce qui se passe ici. On a des gens qui viennent se ressourcer, d’autres font leurs échanges de cadeaux ici et je ne compte pas le nombre de personnes âgées qui viennent et qui versent des larmes de bonheur. Qui a la chance de pouvoir faire ça? », lance-t-elle, en spécifiant que le prix d’entrée permet d’augmenter le nombre d’activités, en embauchant une maquilleuse, un conteur, un père Noël, etc.
Sans surprise, le jour de Noël est l’apogée de l’année. « Le 24 et le 25, c’est indescriptible, la fébrilité, l’ambiance qu’il y a dans l’air… J’ai des habituées qui viennent même jouer du piano. C’est beau, ça n’a pas de bon sens! » s’exclame Mme Flibotte.