SAINT-HYACINTHE – Une étape importante de la concrétisation d’un projet de longue haleine a été franchie le 25 novembre, lors de l’assemblée générale annuelle de l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ). Invités à passer au vote, les producteurs de légumes de champ ont adopté à la majorité les modalités entourant une nouvelle cotisation annuelle qu’ils acceptent d’assumer pour la recherche.

« C’est un grand jour pour le secteur maraîcher », a lancé avec soulagement la présidente de l’APMQ, Catherine Lefebvre, à l’issue du vote auquel les 2 200 producteurs de légumes de champ du Québec, membres de l’organisation ou non, avaient été invités à participer en présentiel ou en ligne. Parmi les quelque 70 personnes qui ont voté, une cinquantaine se sont prononcés en faveur du règlement sur les contributions. C’était suffisant pour que le cadre soit adopté, à la grande satisfaction des producteurs présents dans la salle, qui se sont levés d’un bond pour applaudir le résultat.

Rappelons qu’après de longues démarches, le Syndicat des producteurs maraîchers du Québec (SPMQ), soit la branche syndicale de l’APMQ, a finalement reçu l’aval de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, plus tôt en 2022, pour la création d’une chambre de coordination et de développement permettant la mise en place d’un fonds d’innovation maraîcher. Le cadre entourant le financement de ce fonds à même les contributions des producteurs devait ensuite faire l’objet d’un vote démocratique.

« Ce n’était pas certain du tout que ça passerait, parce qu’on n’invitait pas juste les membres de l’APMQ et du SPMQ à voter, mais tous les producteurs visés par le projet de chambre, dont certains n’ont pas nécessairement suivi le projet dès le début », a fait valoir la directrice adjointe de l’APMQ, Catherine Lessard.

0,1 % de la somme des ventes de légumes

Si le règlement est approuvé par la Régie, toutes les personnes ou les sociétés produisant des légumes de champ, à l’exception des pommes de terre et des légumes de transformation, verseront donc au SPMQ une contribution annuelle équivalente à 0,1 % de la somme de leurs ventes de légumes réalisées au cours de l’exercice financier clos deux ans auparavant. Aucune cotisation ne sera demandée à une ferme dont les ventes dans l’année ont été inférieures à 5 000 $. « Si tout va bien », 2023 pourrait être la première année de contribution, a indiqué Mme Lessard, précisant qu’un premier appel de projets pourrait survenir en 2024.

« Un vote historique »

Avant la tenue du vote, plusieurs producteurs présents à l’assemblée se sont avancés au micro pour inciter les indécis à se prononcer en faveur du règlement. « Ce vote-là, aujourd’hui, je le vois comme un vote historique, a notamment soutenu Michel Sauriol, producteur à Laval. Trop de fois dans le passé, de beaux projets de recherche ont été mis sur la table par des universités ou des chercheurs, mais n’ont pas pu aller de l’avant parce qu’ils n’avaient pas de soutien financier suffisant. »

D’autres ont souligné que la participation récurrente des producteurs pour financer la recherche est un incontournable pour espérer aller chercher des subventions gouvernementales.

Par l’entremise du fonds d’innovation maraîcher, on prévoit investir près de 3 M$ annuellement dans des projets communs à toutes les productions, mais aussi plus spécifiques aux différentes cultures.