Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
QUÉBEC – Une résolution extraordinaire visant à protéger le Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) a été votée par les agriculteurs réunis à Québec, le 30 novembre, lors du congrès de l’Union des producteurs agricoles (UPA).
Des producteurs sont inquiets de voir le soutien de l’ASRA se détériorer, s’étant fait dire par la Financière agricole du Québec que les contrats du programme d’ASRA pourraient être modifiés afin d’inclure la possibilité, pour La Financière, de carrément suspendre l’ASRA, notamment en cas de maladie dans les troupeaux. Cela signifierait, par exemple, que si la peste porcine africaine entraîne la fermeture des frontières, et fait effondrer le prix du porc, l’ASRA pourrait être suspendue afin de ne pas entraîner un déboursé exorbitant pour le gouvernement québécois.
Le ministre de l’Agriculture du Québec, André Lamontagne, a tenu à rassurer les producteurs lors de son allocution devant les congressistes. Il a souligné qu’il n’y avait aucune volonté politique de réduire ou d’affaiblir l’ASRA ni de l’interrompre.
De surcroît, le ministre a dit qu’il travaillait, avec son homologue fédérale, sur un plan de préparation pouvant être déployé advenant que le cheptel de porcs soit touché par la peste porcine africaine. Il a promis que le gouvernement serait là pour soutenir les producteurs. « Mais on ne peut pas faire de miracle », a-t-il nuancé dans son discours.
Un programme névralgique
Les agriculteurs qui sont venus au micro craignent néanmoins que l’ASRA et sa protection du revenu s’effritent. « Malgré les propos qui ont tenté d’être rassurants du ministre Lamontagne qu’il n’y aura pas d’abolition de l’ASRA en cas de crise, […] on croit fermement qu’en cas de crise c’est le premier outil qui doit déclencher, a fait valoir l’éleveur de porcs Yvan Fréchette. Premièrement, pour rassurer le producteur et deuxièmement, pour rassurer les institutions financières, car c’est le programme qui peut donner de l’argent en premier lieu », a-t-il dit.
En coulisses, le président des Producteurs de bovins du Québec, Jean-Thomas Maltais, assure qu’en cas de crise, une suspension de l’ASRA visant à laisser intervenir les programmes fédéraux serait néfaste, car « le problème [avec les programmes] du fédéral, c’est que ça intervient très tardivement. Si ça prend un an et demi avant d’avoir le chèque, tu as le temps de fermer. Et si tu fais une modification à l’ASRA, tu vas pouvoir faire la même chose dans la production bovine, ovine et dans les céréales et ça n’a juste pas d’allure. On a eu une rencontre des présidents [des productions sous] l’ASRA et on s’est entendus pour dire de ne pas toucher à l’ASRA et que s’il y a des discussions à avoir. Il faut qu’on en fasse partie », a-t-il martelé.
Les délégués ont souligné dans leur résolution que les jeunes de la relève ont fait leur plan d’affaires dans un contexte incluant un programme comme l’ASRA. Au micro, Pascal Rheault, président de la Fédération de l’UPA de l’Abitibi-Témiscamingue, a affirmé que dans sa région, sans ASRA, « tu fermes la moitié des fermes ».