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LA MALBAIE — Chez les Pilote, de La Malbaie, on est producteurs de porcs de père en fils. Mathieu forme la 2e génération à la ferme familiale, après que ses grands-parents aient eux aussi baigné dans ce secteur d’activités à Saint-Iréné depuis le milieu des années 1960.
Fiche technique Nom des fermes : Spécialité : Année de fondation : Noms des propriétaires : Nombre de générations : Superficie en culture : Cheptel : |
C’est en 1979 que Raynald Pilote a fait l’acquisition d’une ferme porcine à La Malbaie avec son épouse, Jacynthe Gagnon, et son frère Laurent, après avoir travaillé quelques années dans l’industrie des pâtes et papier. La ferme de type naisseur-finisseur comptait alors 150 truies. En 1982, le trio a acheté une 2e ferme à 10 kilomètres de la première, ce qui a permis de faire croître le cheptel à 180 truies. L’année 1995 a été marquée par d’importantes rénovations et une augmentation du troupeau à 325 truies. Le site de 1982 a aussi été converti en maternité-gestation. Depuis 2012, le troupeau se situe aux environs de 290 truies.
L’achat des parts
Après sa formation en Gestion et exploitation d’entreprise agricole au cégep Lévis-Lauzon, Mathieu a d’abord travaillé comme camionneur. « [En 2017], j’ai acheté les parts de mon oncle Laurent Pilote et de ma tante Colette Morin », souligne celui qui est maintenant propriétaire de l’entreprise avec ses parents.
À 68 ans, Raynald Pilote est encore actif à la ferme. En temps normal, c’est lui qui s’occupe de la maternité. Mathieu s’occupe davantage de l’engraissement et de la gestion de la ferme. « Mon père est en arrêt de travail après avoir subi une opération et nous avons ajouté un employé de plus, ce qui fait que nous sommes présentement trois employés et moi pour faire fonctionner les deux sites », raconte l’agriculteur de 41 ans.
Depuis deux ans, l’entreprise a investi plus de 400 000 $ pour rendre ses bâtiments conformes aux nouvelles normes en matière de confort animal. La gestation se fait maintenant en stabulation libre.
Prévenir les maladies
Le fait de séparer la maternité de l’engraissement aide à la prévention de maladies, mentionne Mathieu. La ferme livre entre 6 800 et 7 000 porcs annuellement chez Olymel. Un porc de 135 kilos, qui aura entre quatre mois et demi et six mois d’âge, produira une carcasse entre 108 et 112 kilos, ce qui représente un bon rendement, souligne le producteur. La ferme produit aussi des céréales et des plantes fourragères.
Alors que l’industrie porcine traverse une période difficile truffée d’incertitudes, Mathieu Pilote croit « qu’il faut être résilient, se concentrer sur sa production et sur ce qu’on peut contrôler ». Inquiet pour l’avenir de sa production, il parle d’un secteur en crise alors que « les usines de transformation ont de la misère à faire leurs frais ».
Le producteur est d’avis qu’il est important de s’impliquer dans les organisations pour améliorer les choses et éviter que ce soit les autres qui décident à notre place. Lui-même siège notamment à la Filière porcine coopérative et à l’UPA Charlevoix Est. Jusqu’à tout récemment, il siégeait aussi à la Relève agricole Capitale-Nationale-Côte-Nord et est ambassadeur chez Avantis coopérative.
Temps à la gestion
En 2021, la ferme est arrivée première au Québec dans la catégorie naisseur-finisseur pour son taux d’efficacité. « Une grande qualité de Mathieu, c’est qu’il consacre énormément de temps à la gestion. Cela fait une différence au sein de l’entreprise », souligne sa mère, Jacynthe Gagnon.
Mathieu ajoute aussi qu’il ne faut pas attendre trop longtemps avant d’intégrer la relève. Les propriétaires doivent le faire, croit-il, dès qu’ils ne veulent plus investir, et ce, avant que l’entreprise périclite.
Le bon coup de l’entreprise Selon Jacynthe Gagnon, copropriétaire de la Ferme Pilote, le bon coup de l’entreprise a été le transfert de la gestion à leur fils, Mathieu. « Dans l’industrie porcine, les producteurs indépendants sont très rares. Nous avons toujours mis de l’emphase pour être autonomes dans la production et notre garçon poursuit dans la même lignée. Je pense que le transfert de l’entreprise est un défi important qu’il sait relever avec brio. Il faut donner de meilleures conditions à la relève, lui faire confiance, et c’est ce que nous avons fait », soutient sans hésiter Mme Gagnon. |
Une femme engagée
Jusqu’à l’an dernier, Jacynthe Gagnon était très impliquée au sein de la Fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles de la Capitale-Nationale–Côte-Nord, qu’elle a présidé pendant 30 ans. De 1988 à 1991, elle a aussi été présidente du Syndicat des agricultrices de la région de Québec. Pendant cette période, elle a intégré l’exécutif de la Fédération comme vice-présidente. Elle a été élue présidente en 1991. « J’ai toujours dit que les producteurs étaient les mieux placés pour valoriser la profession », mentionne celle qui a su sensibiliser ses pairs à participer aux Fêtes de la Nouvelle-France à Québec. Malgré une grippe, elle se porte très bien.
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