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Plusieurs fois par semaine, Marie-Pierre Marceau se rend sur demande dans différentes fermes laitières du Lac-Saint-Jean pour prêter main-forte aux producteurs ou simplement leur offrir un moment de répit.
« Je reviens d’une ferme de Normandin, là. Je remplaçais un employé pour la traite des vaches qui est parti en congé parental », explique au téléphone la résidente de Girardville, avec un sourire dans la voix.
Mme Marceau fait partie des huit agents embauchés à temps partiel par la Coopérative de solidarité Le Relait, qui offre des services de remplacement dans des fermes laitières du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Si elle se déplace parfois pour pallier les imprévus, par exemple lorsqu’un travailleur s’absente parce qu’il est malade, il lui arrive aussi de retourner plusieurs fois à la même ferme pour faire des remplacements planifiés sur une plus longue période, notamment pour un congé parental ou des vacances. « Je suis déjà passée par la dépression. Ça me touche vraiment d’aider les producteurs, de leur permettre de souffler un peu, parce que je sais qu’ils en ont beaucoup sur les épaules. C’est vraiment gratifiant », témoigne-t-elle.
Pour l’instant, la jeune femme a aussi un autre emploi dans une ferme laitière, mais sera bientôt à temps plein au Relait. « Un matin, je suis à une place et le lendemain, je suis à une autre. Ça me permet de voir différentes installations. Et les producteurs sont toujours contents de me voir », exprime celle qui se lève volontiers aux petites heures du matin pour aller traire des vaches, parfois à une heure de route de chez elle.
Croissance du service
À pareille date l’an dernier, seulement deux ressources étaient au service de la Coopérative de solidarité Le Relait pour desservir le secteur de Saguenay et des environs. Aujourd’hui, l’organisation, dont les activités ont démarré en mars 2021, dispose d’agents au Saguenay, mais aussi au sud et au nord du Lac-Saint-Jean. Au total, 1 500 heures de remplacement ont été effectuées en 2022.
« Ça a été une croissance assez exponentielle, indique le conseiller coordonnateur à la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Éric Simard, qui gère la coopérative. Rappelons qu’il s’agit d’une entité à part entière qui dispose de son propre conseil d’administration, mais dont la gestion revient à la fédération régionale de l’UPA.
« On a beaucoup travaillé à faire connaître la coop, avec les réseaux sociaux. C’était une nouvelle structure un peu innovante qui s’inspirait de ce que faisait La Halte [dans le Centre-du-Québec], ajoute-t-il. Des producteurs ont essayé le service et l’ont aimé. Des agents ont aimé l’expérience aussi, puis, tranquillement, ça a fait du bouche-à-oreille. »
65 % des demandes comblées
En fait, le service est si populaire que l’équipe ne parvient à répondre qu’à 65 % des demandes pour l’instant. L’ajout d’autres ressources et le passage de certaines à temps plein sont envisagés. Soulignons que la coop compte désormais 40 utilisateurs.
Les membres paient un montant d’adhésion de 50 $, puis une cotisation annuelle de 350 $. Chaque fois qu’ils font appel à un agent, ils déboursent 33 $ de l’heure pour le service, qui inclut le transport et la formation de l’employé. D’autres régions auraient d’ailleurs témoigné de l’intérêt pour développer un système semblable.