Par Lyne Lauzon, chargée de projets aux publications, CRAAQ

L’entretien des sabots est indispensable à la santé et au bien-être du cheval. Chez le poulain, il devrait débuter entre la sixième et la huitième semaine, selon l’abondance et l’état de la corne. Un entretien assidu prévient l’apparition de problèmes tels que l’infection de la fourchette et les boiteries.

Bien comprendre le pied
Les pieds du cheval comportent plusieurs structures internes et externes afin de supporter, propulser, amortir ou renseigner l’animal. La muraille, constituée de poils et de kératine, est la partie visible du pied quand il est appuyé sur le sol. Celle-ci peut être divisée, de l’avant vers l’arrière, en quatre régions : la pince, la mamelle, le quartier et le talon. Lorsque soulevé, le plancher du sabot révèle, quant à lui, le bord inférieur de la muraille, la ligne blanche, la sole, les lacunes, la fourchette et les talons (Figure 1).

La corne dont est fait le sabot pousse sans arrêt. Sa croissance est activée par l’usure du pied, le travail régulier ou le travail lent et prolongé qu’effectue le cheval sur un terrain dur, par exemple, mais aussi par la chaleur, l’humidité et l’irritation de la chair du pied. Elle ralentit avec le repos, la vieillesse, le froid et la sécheresse. Lorsque l’animal est malade, elle peut devenir irrégulière. Au contraire, quand le cheval est en bonne santé, qu’il est bien nourri et qu’il vit dans des conditions convenables, la corne de ses sabots est lisse et régulière.

Outre la paroi, les talons, la pince, la sole et la fourchette poussent aussi. Au niveau de la sole et de la fourchette, les couches les plus anciennes finissent pas se dessécher et se fendiller. Si le cheval n’est pas assez actif pour que l’usure, la friction et les coups contre le sol les éliminent, il faut les enlever.

Les soins à prodiguer
Avant et après chaque sortie, et idéalement chaque jour, en même temps qu’est effectuée la toilette générale du cheval, il est important de procéder au curage de la sole et des lacunes de la fourchette. Leur nettoyage permet d’en retirer les matières étrangères (cailloux, terre, fumier, etc.). Par la suite, si nécessaire, les pieds peuvent aussi être lavés à l’aide d’une éponge. Une brosse irriterait le bourrelet et userait le vernis naturel de la paroi. Il faut toutefois restreindre les lavages pour éviter qu’à la longue, l’eau diminue la résistance de la corne.

Un parage consciencieux doit par ailleurs être réalisé à toutes les 6 semaines environ. Le parage consiste à retrancher l’excédent de corne ayant poussé et à enlever les vieilles couches associées à la sole et à la fourchette. Il vise à épargner une fatigue articulaire au cheval et à améliorer certains défauts d’aplomb, le cas échéant. Lors de cette délicate opération, il faut veiller à ne pas râper inutilement la muraille du sabot afin de laisser aux pieds leur agent protecteur naturel. Malgré tout, il peut parfois être utile d’enduire les sabots d’un corps gras tel de l’huile de lin ou de foie de morue pour conserver à la corne sa souplesse et sa vitalité.

Ces informations sont tirées de la nouvelle édition du guide Le cheval qui vient tout juste d’être publiée par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). Pour en savoir davantage sur le sujet ou sur le cheval au Québec, vous pouvez vous procurer ce nouveau guide dans la section Publications du site Web du CRAAQ..

Autres sites intéressants :
http://www.lesetalonsduquebec.com/lien.aspx
http://www.omafra.gov.on.ca/french/livestock/horses/facts/90-182.htm
http://chevaldereve.com/2009/03/ferrage-parage-et-marechal-ferrant.html