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Ce dossier de la Bio-Terre a pris naissance dans un petit marché public de Beloeil, en Montérégie. Un producteur y annonçait des bleuets biologiques. Or, un certain malaise s’est installé dans le kiosque lorsque nous lui avons demandé si la ferme était certifiée biologique. Répondant par la négative, le producteur savait qu’il employait le terme bio illégalement.
La popularité grandissante des produits biologiques se répand comme un parfum à travers la province. Mais plusieurs flairent la bonne affaire et n’hésitent pas à employer faussement le terme bio pour s’enrichir. L’inspectrice Lilas Bouloum, qui travaille au Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV), mentionne qu’environ 30 % des producteurs ou des transformateurs qu’elle visite s’avère non-conforme quant à l’utilisation des termes biologique, bio ou, en anglais, organic.
Les grandes chaînes n’y échappent pas, où selon elle, 10 % des produits présentés comme biologiques n’ont également pas droit à cette appellation. « Du café bio qui ne l’est pas, ou un îlot de produits bio, qui contient plutôt des produits sans gluten, ou au soya, voilà le genre de situation que nous pouvons retrouver en épicerie! Mais nous avons établi une très bonne collaboration avec les chaînes. Lorsqu’un produit pose problème, elles corrigent rapidement la situation », nuance l’inspectrice.
Chez les producteurs, plusieurs travaillent d’arrache-pied pour obtenir et maintenir leur certificat de conformité biologique. Or, il s’avère frustrant pour eux de constater que d’autres trichent.
En règle générale, deux types de tricheurs sont observés. Il y a d’abord ceux qui s’autoproclament biologiques sans l’être. Ils vendent alors leur récolte au prix du bio, sans employer les pratiques culturales requises. Puis, il y a ceux dont les cultures étaient certifiées biologiques, mais qui ne renouvellent plus leur certification. Ils vendent des produits bio sans payer de certification. « J’ai récemment réalisé une tournée auprès des producteurs qui ont cessé de renouveler leur certification. Surprise! Environ 80 % des anciens certifiés continuaient de vendre à leur clientèle des produits qu’ils présentaient comme bio… C’est de l’abus de pouvoir, car les gens ont développé un lien de confiance envers le producteur », fait remarquer Mme Bouloum.