Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Après une correction significative du prix des grains, les marchés du maïs et du soya ont repris une tangente positive dans la semaine du 22 août. Ce rebond pourrait toutefois ne pas durer, croient deux des trois analyses contactés par La Terre.
Précisons d’abord que ce retour sur la pente ascendante des prix à la Bourse de Chicago s’explique principalement par une évaluation à la baisse des rendements de grains américains et par un nombre d’hectares plus grand que prévu de cultures abandonnées.
L’analyste principal des marchés aux Producteurs de grains du Québec, Ramzy Yelda, craint que cette hausse de prix du maïs se dégonfle et emprunte même le chemin inverse en raison des livraisons de grains plus élevées que prévu en provenance de l’Ukraine, de la récolte record de maïs au Brésil, puis de la très bonne récolte de maïs qui semble attendre les producteurs québécois. Aussi, les fortes exportations du blé russe, ainsi que la moisson prometteuse du blé australien et de l’Ouest canadien contribueront, selon lui, à appuyer cette tendance baissière. « Ce qui a tiré à la hausse les grains, c’est le blé, et ce qui pourrait les tirer à la baisse, c’est le blé aussi », résume M. Yelda, qui anticipe donc une baisse pour le maïs et le blé. La tournure du conflit avec l’Ukraine pourrait évidemment affecter les prix, d’un sens comme de l’autre, précise-t-il.
Quant au soya, ses prix pourraient également emprunter une pente baissière, anticipe-t-il. « Tout va se jouer avec les importations chinoises [qui diminuent actuellement] et avec le Brésil, comme d’habitude, qui est le plus gros producteur, et qui débutera ses semis vers la mi-septembre en augmentant ses superficies, possiblement de 6 à 7 % », mentionne l’économiste de formation.
Chez Grainwiz, Jean-Philippe Boucher insiste sur l’aspect très spéculatif des marchés des grains ces temps-ci, lequel rend les prévisions hasardeuses. Il croit cependant à une tendance possiblement haussière d’ici les prochaines semaines dans le cas du maïs, mais une fois que les récoltes débuteront, une tendance qui pourrait perdurer à moyen et long terme. « Le plus gros problème, c’est la demande qui commence à s’essouffler. Ça me fait un peu peur », dit-il.
Pour le soya, il croit que les prix seront au neutre ou haussiers avant la récolte. « Il pourrait y avoir des opportunités de ventes, souligne-t-il. Je suis par contre aussi baissier à moyen et long terme dans le soya. »
Chez R.J. O’Brien, le stratège principal Simon Brière voit plutôt le marché des grains d’un bon œil. « Il y a des signes positifs dans le maïs. C’est plus un environnement structurel de pénurie et d’inventaire serré que d’abondance. Je suis neutre à haussier », plaide-t-il. Il prévoit des prix au neutre ou légèrement haussiers pour le soya. Le prix du blé lui paraît plus ascendant que descendant. « Je suis un peu surpris de la faiblesse du prix du blé. On est revenus à des niveaux d’avant la guerre. Je ne le trouve pas cher. Dans ce contexte, je suis neutre à haussier. »