Actualités 10 août 2022

Bonne saison d’agrotourisme, mais achalandage moins intense

Profitant d’une affluence exceptionnelle de visiteurs qui sont restés au Québec pendant les vacances en raison de la pandémie, plusieurs fermes agrotouristiques à travers la province ont enregistré des ventes record l’été passé. Cette année encore, la saison s’annonce bonne pour la plupart de celles que La Terre a sondées, malgré une légère baisse d’achalandage.

La Fromagerie des Basques, dans le Bas-Saint- Laurent, a enregistré 4 700 visites le 31 juillet, un record selon la propriétaire Annie Lévesque. Photo : Gracieuseté d'Annie Lévesque
La Fromagerie des Basques, dans le Bas-Saint- Laurent, a enregistré 4 700 visites le 31 juillet, un record selon la propriétaire Annie Lévesque. Photo : Gracieuseté d’Annie Lévesque

« On remarque que c’est très régulier. On ne vit pas de gros boom comme l’an passé, mais les clients achètent autant, même plus », assure à titre d’exemple Caroline Pelletier, copropriétaire de la Fromagerie Missiska, à Bedford, en Estrie.

Au Témiscamingue, le vigneron Richard Dessureault estime à 10 % la diminution de l’achalandage au vignoble par rapport à 2021, mais observe que ses ventes sont tout de même stables. « Les gens continuent à dépenser autant. Je dirais que la différence, c’est qu’il n’y a pas de gros rush ou de grosse affluence d’un coup. C’est plus constant, mais c’est bon », remarque le propriétaire du Domaine Desduc qui reçoit surtout des touristes d’autres régions.

Paul Jodoin, du Vignoble Saint-Gabriel dans Lanaudière, calcule quant à lui qu’il ne pourrait pas répondre à la forte demande des deux dernières années à long terme. « L’an dernier, une chance qu’on avait une grosse réserve. Cette année, si on avait eu le même achalandage encore, on aurait manqué de produits, parce qu’on n’a pas eu une grosse récolte l’an passé. Ça adonne bien », calcule celui qui a tout de même reçu entre 400 et 500 visiteurs, le 1er août. « Ça reste fort par rapport à 2019 », dit-il.

Le propriétaire de la Ferme fibres et compagnie, une entreprise d’élevage d’alpagas à Kamouraska dans le Bas-Saint-Laurent, estime de son côté prévisible la petite diminution de l’affluence, cette année, à son entreprise. « Tout le monde voyageait au Québec. Ça arrivait à coup de 10 voitures à la fois. Là, c’est plutôt deux à la fois, mais j’ai toujours du monde », témoigne celui qui qualifie tout de même sa saison d’occupée.

Plus tranquille pour certains

Au Vignoble Amouraska, également à Kamouraska dans le Bas-Saint-Laurent, Kathie Dickmer, qui avait profité, comme ses confrères, de la manne ces deux dernières années, peine à vider ses tablettes cet été. « Ça fait deux ans que les gens viennent dans le coin en vacances, mais là, ça ne marche plus. Je me dis que le prix du gaz doit nous affecter, parce qu’on est loin », indique celle qui estime recevoir la moitié moins de visiteurs cet été. Même son de cloche du côté de Lina Bouchard, du Domaine L’Orée des bois au Lac-Saint-Jean, qui qualifie la période des vacances de « très tranquille ».

Manque de main-d’oeuvre et de produits

Plusieurs fermes agrotouristiques sont victimes de leur succès encore cette année. Certains manquent de produits pour répondre à la demande; d’autres peinent à recruter la main-d’oeuvre nécessaire. Sur la Côte-Nord, Julie Bérubé de la Ferme Manicouagan, une entreprise de produits gourmands transformés à base de petits fruits, offre un minimum de 16 $ l’heure pour espérer capter l’intérêt des candidats.

Aux Îles-de-la-Madeleine, la copropriétaire de l’entreprise de vin artisanal et d’alcool Le Barbocheux, Sylvie Langford, calcule qu’il lui faudrait trois employés de plus. « C’est un très gros été. On n’a pas les inventaires calculés pour ça; on manque de produits », ajoute-t-elle. À Trois-Pistoles dans le Bas-Saint-Laurent, la Fromagerie des Basques a reçu 13 300 personnes la dernière fin de semaine de juillet. « C’est un beau problème, mais dimanche, on a manqué de fromage en grains. Tout est plus long quand on fait des commandes; tout le monde manque de main-d’oeuvre », témoigne la propriétaire Annie Lévesque.