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MATANE – Depuis près d’un siècle et demi, la famille Durette exploite une entreprise agricole dans le secteur du Grand-Détour, à Matane. Quatre générations plus tard, les deux actionnaires actuels, Caroline Durette et David Porlier, ont converti l’entreprise de production laitière en ferme maraîchère écologique. Les Jardins de l’Orme produisent une soixantaine de variétés de légumes, des fleurs comestibles et des fines herbes.
Fiche technique Nom de la ferme Spécialités Année de fondation Noms des propriétaires Nombre de générations Superficie en culture |
L’étable, qui abritait jadis une trentaine de vaches laitières, loge aujourd’hui une boutique, une cuisine pour la transformation des produits horticoles et un atelier de savonnerie artisanale. En entrant dans le lieu, le mélange d’effluves provenant des produits de savonnerie ajoute à l’expérience sensorielle qu’offrent déjà les légumes, les fleurs et les fines herbes par leurs couleurs ou leurs formes. Fréquentée tant par les touristes que par les locaux, la boutique est aussi un point de vente pour des producteurs alimentaires de La Matanie. Une soixantaine de poules pondeuses composent à elles seules la ménagerie.
L’histoire de la ferme a commencé en 1881 avec l’arrière-grand-père de Caroline, Joachim Durette, qui avait bâti sa maison et une étable à proximité. À l’époque, l’aïeul pratiquait une agriculture de subsistance. Par la suite, son fils Albert a pris la relève de l’exploitation, suivi à son tour du cadet de ses enfants. En 1964, Germain a construit une nouvelle étable pour la production laitière.
Alors qu’elle terminait un diplôme d’études collégiales (DEC) en sciences humaines au Cégep de Matane, sa fille aînée, Caroline, a rencontré en 1992 David Porlier, qui étudiait en techniques d’aménagement du territoire.
Avec son DEC en poche, Caroline a été admise à l’Université du Québec à Rimouski. Après un an d’études en géographie, elle a décidé de s’inscrire en horticulture légumière et fruitière à l’Institut de technologies agroalimentaires de Saint-Hyacinthe. « David a décidé de faire la même chose, raconte-t-elle. On a fini en 1998. »
En 2000, Caroline et David ont fondé Les Jardins de l’Orme, en raison d’un immense orme qui trônait au milieu des champs. Les jardins occupent aujourd’hui 3,5 hectares, tandis qu’une douzaine d’autres hectares sont loués à un producteur pour la culture du sarrasin.
Au plus fort de la saison, neuf employés s’activent au sein de l’entreprise, y compris les deux fils des propriétaires, François et Laurent, respectivement âgés de 15 et 16 ans, qui représentent une potentielle cinquième génération. À ces employés, qui travaillent entre 8 et 40 heures par semaine, s’ajoutent les parents de Caroline, Louise Blanchette et Germain Durette.
Quand on demande à Caroline Durette d’énumérer les légumes que la ferme cultive, il est plus simple pour elle de nommer ceux qu’elle ne produit pas. « Je ne cultive pas de brocolis, de choux-fleurs et d’asperges. Je fais de tout pour les bouillis, même du maïs. » Parmi la soixantaine de sortes de légumes cultivés dans les jardins, sous tunnels ou dans les quatre serres, certaines variétés sont particulièrement rares.
L’entreprise compte aussi 2 000 plants de fraises. En plus de vendre le petit fruit rouge dans la boutique et de le transformer en confitures, l’entreprise fabrique des « Mr Freeze aux fraises et à l’érable ». « C’est vraiment populaire et pas juste auprès des enfants », assure l’agricultrice.
La transformation alimentaire a pris une place importante au sein de l’entreprise à compter de 2007, lorsqu’elle a ajouté une cuisine à ses installations, où sont produites une douzaine de gelées, de confitures et de marmelades ainsi que cinq sortes de marinades. À cela s’ajoutent huit variétés de tisanes. De plus, à partir d’une quinzaine de variétés de fines herbes, l’horticultrice compose des aromates pour faire des trempettes et des herbes salées, dont la recette est celle de sa grand-mère. « Je fais aussi du pesto», ajoute-t-elle.
La morte-saison est le moment idéal pour la fabrication de savons ainsi que de bombes, de lait et de sel de bain. « On utilise des pétales de fleurs et des fines herbes qu’on cultive et qu’on fait sécher, explique l’artisane. C’est la signature des Jardins depuis 20 ans. Comme on a un alambic, je fais aussi des huiles essentielles à partir de cèdre et de sapin. »
Le bon coup de l’entreprise
Pour Caroline Durette, la décision de cultiver des légumes du printemps en serre a été leur meilleure décision d’affaires. « C’est maintenant une de nos spécialités. On a des légumes à partir d’avril. On a gagné une saison. »
Un autre bon coup de l’entreprise a été l’introduction d’une laveuse à légumes racines. « C’est David et notre voisin, Lucien Ouellet, qui l’ont conçue au complet, selon nos besoins et l’espace qu’on avait, souligne Caroline. Ils ont regardé des plans et ils l’ont fabriquée. Ça nous sauve beaucoup de temps. » Aussi, ce dont la ferme ne se passerait plus, ce sont les équipements de sarclage. « Ça réduit beaucoup les heures des travailleurs au désherbage. »
3 conseils pour réussir en affaires
- Ne jamais remettre à plus tard ce que tu peux faire aujourd’hui
Pour Caroline Durette, il s’agit presque d’un mantra. « C’est ma ligne de vie autant pour le travail que pour les loisirs. Quand c’est le temps, c’est le temps. Fais-le là. »
- Endette-toi le moins possible
« Utilise ce que tu as et pose-toi la question à savoir si tu en as vraiment besoin. »
- Faire confiance à son instinct
L’horticultrice accorde bien peu d’importance aux recommandations du premier venu. Elle connaît son métier et sait ce qu’elle a à faire. Qu’on se le tienne pour dit! « Je ne me fie pas trop sur personne. »
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