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La saison des fraises d’été tire déjà à sa fin, et en guise de bilan, les producteurs citent une baisse des ventes généralisée de 15 % comparativement à l’an dernier, indique Jennifer Crawford, directrice générale de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec.
En Mauricie, Lawrence Cossette estime que les ventes de fraises ont diminué de 15 à 20 % cette année, ce qui a entraîné des surplus au champ. « On a fait affaire avec un organisme de la région qui redistribue nos surplus et nous avons envoyé des fraises invendues pour la transformation à la crèmerie qui appartient à l’un des propriétaires de la ferme. L’an prochain, nous diminuerons nos superficies de fraises », résume l’agricultrice. Elle dit que les ventes de début de saison ont été particulièrement lentes dans son secteur. « C’était tranquille au début et nous étions quelques producteurs à même nous demander ce qui se passait. Ensuite, ça s’est mis à marcher plus, et là, c’est correct », partage-t-elle, en ajoutant que les champs sont prolifiques et que les fruits sont gros.
De son côté, Jennifer Crawford indique que les producteurs, de façon générale, rapportent un bon niveau d’achalandage à leur kiosque, à la différence que les clients achètent un peu moins. « Les deux dernières années, les gens achetaient beaucoup local, maintenant c’est autre chose », analyse-t-elle.
Malgré tout satisfaits
Si les ventes fléchissent, les producteurs semblent quand même satisfaits de leur saison, notamment en raison des rendements, qui sont meilleurs que la moyenne, et en raison des prix, qui ont été intéressants et qui sont demeurés plus stables que les dernières années, dit Mme Crawford.
« Pourtant, on a été surpris au début. Des chaînes ont commencé la saison avec des spéciaux à 2,77 $ [le litre] et on n’avait pas assez de fraises pour alimenter ces spéciaux-là. Les gens attendaient en file le matin pour avoir ces fraises à 2,77 $, et quand il n’y en avait plus, [les épiciers] remplaçaient nos fraises par la fraise américaine. On s’est demandé pourquoi ils faisaient ça », mentionne-t-elle, étant donné que les épiciers vendaient alors la fraise québécoise à perte à 2,77 $, puisqu’ils payaient le producteur entre 2,99 $ et 3,99 $ le litre. Or, ce fameux 2,77 $ le litre a tout de même stressé des producteurs qui vendaient leurs fruits près du double du prix dans leur kiosque, soit entre 6 et 8 $ le litre. « Ce n’était pas évident. Ils recevaient des commentaires négatifs de clients qui questionnaient cette différence de prix. Plusieurs n’ont pas baissé leurs prix et m’ont dit avoir quand même fait de bonnes à très bonnes ventes en kiosques », rapporte Jennifer Crawford.
Puisque leur production nécessite moins d’intrants, les producteurs de fraises devraient s’en tirer avec une santé financière potentiellement meilleure que dans d’autres secteurs agricoles, prévoit la directrice générale.
Une grosse vague rouge arrive
Si les fraises d’été nous quittent, celles d’automne se préparent à arriver, et en grand nombre, dit Jennifer Crawford. « Les champs sont super beaux, les plants bien garnis. On s’attend à une grosse vague, mais pas aussi grosse que l’an dernier », prévient-elle, rappelant que les fraises d’automne se vendent habituellement plus cher, puisqu’elles sont plus fermes (donc se conservent mieux) et plus grosses que la fraise d’été. Elles devraient se détailler entre 5 $ et 6 $ le litre en épicerie. Les fraises d’automne représentent maintenant presque autant de volume que la fraise d’été.
Meilleure qualité de framboises, cette année Une autre vedette du mois de juillet, la framboise, fait son entrée. « Et la qualité est super belle, cette année. Plus que d’habitude », juge Jennifer Crawford. Les prix payés aux producteurs de framboises lui paraissent supérieurs cette année comparativement à avant la pandémie. Le consommateur payera un prix semblable à 2019, soit 3,99 $ pour 170 grammes, ou le spécial de deux contenants pour 5 $. |