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Notre magnifique concours a généré une participation nombreuse. Comme promis, nous publions deux fois par semaine, les textes de tous les participants. Vivre à la campagne remercie chaleureusement ceux et celles qui ont avec fierté relaté un morceau de leur vie pour nous inciter à aller les visiter.
Place à vos écrits, place à vos coups de cœur!
Lejeune
Par Goulimine Cadôret
Fervente amoureuse de la nature et plutôt rurale qu’urbaine, je me réjouis qu’une publication parle des régions québécoises et autochtones. Je me lance donc pour vous raconter mon milieu de vie situé dans les Appalaches au fond du rang 2 de Lejeune, dans le comté de Témiscouata. Un petit village humble et fier, sur un sommet de montagne, qui compte quelque 300 habitants répartis dans plusieurs rangs. Un territoire merveilleux de lacs et de rivières, bien habité aussi par une faune abondante.
J’y suis bien parce que l’air sent bon le sapinage, le vent frais, les fleurs sauvages. Les paysages sont grandioses. Lejeune, c’est un immense terrain de jeu sans clôtures où je me suis installée voilà 16 ans pour y vivre au rythme des saisons. Je m’y suis établie en toute liberté, comme l’ont fait les pionniers, 75 ans passés, à même la forêt
Mon village, c’est une communauté dynamique où tout le monde s’occupe. Chez nous, on s’est créé une entreprise écotouristique. L’hiver, on attelle nos chiens, on accueille de la visite d’Europe, des États-Unis, du Québec. C’est notre façon de partager notre amour du territoire. L’été, c’est en canot ou en vendant nos produits artisanaux et écologiques dans les marchés du Québec qu’on raconte l’histoire de notre coin de pays et notre attachement.
L’histoire de Lejeune se confond avec celle du JAL. Le JAL, c’est Saint-Juste-du-Lac, Auclair et Lejeune, trois villages qui se sont tenus debout devant la fermeture proposée de 80 villages par le gouvernement du Québec. Nombre d’initiatives visant à garder vivant le JAL ont vu le jour et se perpétuent. L’acériculture et la foresterie occupent beaucoup les familles; on retrouve un très grand nombre d’entailles et les délices sucrés du printemps… En plus des petits boires fermentés à partir de la sève d’érable dans le village voisin et des brioches au beurre d’érable. Le sirop coule à flots! Chez mon voisin, c’est la bière de sapin; ma voisine, elle concocte toutes sortes de mélanges d’herbes pour la cuisine, le bain, la santé.
Il y a aussi toutes ces fêtes qu’on souligne sur des airs de violon, de flûte, de guitare, de banjo, d’accordéon avec nos fromages fermiers, nos cuisines du jardin, nos petits boires.
Mon milieu de vie est diversifié : gens du pays et nouveaux arrivants forment une communauté qui se renouvelle. Sara nous propose un service hors pair à son dépanneur : bouffe bio, bonnes bières, vin, essence et service à la clientèle impeccable. Avec d’autres bénévoles, Bernadette prend également soin de nous en s’occupant du comptoir vestimentaire où tout le monde est heureux de passer le mardi pour dénicher des trouvailles. Fabienne et Karine offrent des massages; Sylvain et Dany réparent nos engins; Étienne répare et construit des maisons, des bâtiments de ferme; Cordaphone nous fait danser; Pauline s’occupe de la bibliothèque…Je l’ai dit, tout le monde apporte sa touche, ses talents.
Avec le temps, on a bâti notre maison, nos bâtiments sur notre lot de 100 acres, on a lancé notre entreprise et on a participé au développement écotouristique de notre milieu en réalisant la halte lacustre de Lejeune, un beau site sur le bord du grand lac Squatec, un très beau lac avec un sentier, des aires de pique-nique, des stationnements, des toilettes… C’est ce lac qui nous a retenus ici, mes enfants et moi. Un joyau où tout est merveilleux; j’y rencontre le pygargue, maman ours, des cerfs, des orignaux, des castors, des hérons, des écrevisses, la vie tout bonnement!
Mes ancêtres se sont abreuvés à ce territoire; ils s’y sont ravitaillés. Ils étaient Malécites, la première nation autochtone à disparaître du pays québécois mais revenue avec les femmes autochtones qui ont revendiqué leurs droits. Ils ont traversé dix mille ans d’histoire, du Saint-Laurent à la baie de Fundy, par ces cours d’eau de ma région. Et malgré les nombreuses années d’occupation du territoire, ce coin de pays est encore beau, naturel, comme je l’aime! Et tous ceux qui vivent par ici ont cet amour de la nature avec un grand A!
Et profitez-en pour visiter notre site Web : aventuriersdelachassegalerie.com