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DURHAM-SUD — Lors de la visite de La Terre à la Ferme d’accueil Berthe-Rousseau, le président du conseil d’administration, Louis-Félix Valiquette, s’affairait à libérer de leur cage de transport la quinzaine de poules et le coq que venait tout juste de donner l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec à Saint-Hyacinthe. Deux porcelets faisaient aussi partie de la livraison.
Avec les chèvres et les quelques lapins qui se trouvent dans la petite étable, située juste à côté du poulailler, ces animaux représentent l’un des moyens-clés de l’organisme pour aider ses résidents qui souffrent de dépendance aux drogues, à l’alcool ou de problèmes légers de santé mentale à reprendre le contrôle sur leur vie. « Ce qu’on cherche avec ces gens-là, c’est qu’ils retrouvent leur autonomie », explique Clarisse Thomasset, responsable du volet agricole à de cette ferme d’accueil située à Durham-Sud, dans le Centre-du-Québec. « La ferme amène une routine. Il faut se lever le matin pour nourrir les animaux, être à l’heure pour la réunion. Ce sont eux aussi qui préparent les repas », énumère-t-elle.
Remise en question
Si reprendre le contrôle sur soi représente souvent une tâche colossale, maintenir en vie un organisme communautaire comme la ferme Berthe-Rousseau n’est pas non plus de tout repos. D’abord, parce que les fonds sont rares. La ferme de vingt hectares bénéficie d’un peu de soutien gouvernemental, mais l’essentiel de son budget provient de donateurs, dont la communauté jésuite qui la soutient depuis le commencement, au début des années 1980.
Par ailleurs, accompagner des personnes en difficulté reste un travail exigeant. « Il y avait un enjeu d’épuisement récurrent chez les employés depuis plusieurs années », dit la responsable de la ferme, qui est d’ailleurs toujours à la recherche de personnel pour cet été. Étant donné l’ampleur des défis, l’ancienne équipe de direction a décidé de suspendre les activités de la ferme pendant la pandémie, afin de mettre de l’ordre dans son fonctionnement.
Reprendre pied
La ferme accueille de nouveau des résidents depuis janvier. Deux se trouvent sur place et deux autres pourraient s’ajouter à l’unité qui peut en accueillir sept.
« C’est un redémarrage. Tout est nouveau, alors on prend les choses comme elles arrivent. On a fait d’énormes progrès en seulement quelques mois », souligne la responsable du volet agricole dont les semis germent dans le potager voisin de la résidence principale. « Un de nos donateurs paie pour qu’on livre des légumes à un centre d’hébergement de Montréal.
C’est génial parce que le centre répond à la même mission que la ferme. On reste donc dans nos valeurs », indique Clarisse Thomasset. « On s’est fait conseiller de cultiver l’ail, notamment l’ail noir qui se vend très bien. On veut aussi développer les cultures hivernales, toutes ces petites verdures qu’on peut manger en hiver et qui sont très appréciées. »
Claude Fortin, collaboration spéciale