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Louis Ouellet n’est pas seulement le frère du célèbre cardinal qui pourrait bien devenir le prochain pape. La construction d’armoires ou d’une maison n’a plus de secrets pour cet ébéniste averti, ancien membre du corps des ingénieurs de l’armée. Il vient d’ailleurs d’aménager une chambre à l’étage pour sa mère Grazie. Il fait aussi amplement profiter La Motte de ses talents. Sa réalisation la plus récente, un véritable bateau de pirates, trône fièrement au centre du village, pour le plus grand plaisir des petits… et des grands.
« C’est un point visuel dans le village et comme on le voit de loin, j’avais intérêt à ce qu’il soit beau », dit-il d’un ton amusé. Il a mis deux ans à réaliser le projet commandé par la municipalité pour fournir une aire de jeux. Contre une bouchée de pain et surtout la promesse de ne pas tenter de le mettre à l’eau, il a d’abord récupéré un vieux bateau de bois de 28 pieds de longueur dans le village voisin de Saint-Mathieu.
« À l’origine, raconte-t-il, on voulait que je construise une épave à moitié enfouie dans le sable. J’ai modifié et rallongé le bateau en lui donnant un look de pirate, avec voilure et fausse voilure, trois ponts et une timonerie. »
« J’étais un peu anxieux pour la deuxième phase, ajoute-t-il. C’est la première fois que je fais ça. J’étais comme un enfant. On a coupé deux mélèzes pour les mâts. Ceux-ci et les nacelles ont été construits au sol, et on a fait venir une grosse pelle pour les soulever. J’ai regardé de loin, et c’était équilibré. Il est plus beau que ce que j’avais imaginé au départ. »
Par la suite, les bénévoles de la table de concertation locale ont pris soin de peinturer la nouvelle embarcation. Louis Ouellet souligne l’esprit de solidarité et le « goût de se démarquer assez fort » que l’on retrouve à La Motte. À ce chapitre, il mentionne la création de la Route du terroir, un événement annuel qui attire pas moins de 5000 personnes le troisième samedi d’août. La dernière édition regroupait 106 kiosques où les artistes et artisans lamottois mettaient leur production en vente.
« Au lieu d’engager un groupe de musique populaire pour une soirée, les gens vendent leur production, et l’argent demeure dans le milieu », affirme Louis avec admiration envers ses concitoyens.
Fier également – et avec raison – de son frère Marc, cardinal et aujourd’hui préfet de la Congrégation pour les évêques à Rome. À ce titre, il est responsable du choix des évêques. Il apparaît aussi comme l’un des favoris, un papabile, pour succéder à Benoît XVI. Comme bien d’autres Lamottois, son sentiment de fierté est doublé d’une certaine appréhension, sachant que les communautés ayant vu naître un pape reçoivent de 30 000 à 50 000 visiteurs chaque année.
« Les touristes religieux vont venir à La Motte, c’est sûr », reconnaît Louis.