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Après deux ans d’études au champ, des chercheurs québécois arrivent à la conclusion que la luzerne génétiquement modifiée à teneur réduite en lignine peut effectivement accroître la digestibilité d’une ration fourragère et ainsi potentiellement améliorer l’efficacité alimentaire des vaches.
Cette luzerne peut aussi être utilisée pour reporter la récolte de quelques jours afin d’accroître le rendement tout en conservant la même digestibilité de la fibre. « Nous voulions voir si, sur le marché, il y avait des cultivars équivalents non génétiquement modifiés qui pouvaient être aussi digestibles que la luzerne GM, ce qui ne s’est pas révélé le cas », indique Gaétan Tremblay, cosuperviseur de l’étude et chercheur pour Agriculture et Agroalimentaire Canada.
L’auteure principale de l’étude, Marie-Soleil Boucher, de l’Université Laval, a comparé huit cultivars de luzerne. Deux cultivars standard non génétiquement modifiés qui font office de témoins, quatre qui sont vendus comme des cultivars offrant une digestibilité accrue grâce à une sélection génétique conventionnelle et deux cultivars génétiquement modifiés afin d’offrir une digestibilité accrue. Les chercheurs révèlent que les quatre cultivars obtenus par sélection conventionnelle n’ont pas offert un indice de digestibilité (NDFd) supérieur aux deux témoins. Seuls les deux cultivars transgéniques testés ont offert une digestibilité significativement supérieure, soit presque 10 % plus digestible, à celle des témoins dans les conditions bioclimatiques du Québec. Cela signifie aussi, dit l’étude, que la luzerne GM peut être récoltée 5 à 10 jours plus tard que le stade début boutons de la luzerne conventionnelle tout en affichant la même digestibilité, ce qui procure une plus grande flexibilité de récolte. Par contre, lorsque la luzerne GM est récoltée 5 à 10 jours plus tard, elle affiche une baisse d’environ 3 % du taux de protéine brute.
Concernant les rendements au champ, les cultivars GM et trois cultivars obtenus par sélection conventionnelle ont affiché un rendement fourrager comparables aux témoins. L’un des quatre cultivars obtenus par sélection conventionnelle a présenté un rendement 13 % inférieur par rapport aux cultivars témoins.
Quant à la survie à l’hiver, tous les cultivars évalués ont bien survécu. Des données additionnelles prises après plusieurs hivers consécutifs sont nécessaires afin de renforcer cette affirmation, notent les auteurs, qui proviennent de l’Université Laval, de McGill et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada.