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L’entreprise sherbrookoise Entosystem, spécialisée dans l’élevage d’insectes, a annoncé la construction d’une nouvelle usine à Drummondville qui lui permettra de produire annuellement 5 000 tonnes de larves d’insectes et 15 000 tonnes de biofertilisant.
« C’est 40 fois plus que ce que nous pouvons produire à notre site de Sherbrooke, qui est surtout un centre de recherche et de développement et qui ne nous permettait donc pas de produire à plus grande échelle », mentionne en entrevue avec La Terre le président et fondateur d’Entosystem, Cédric Provost.
En soutien au développement de ce projet évalué à près de 60 M$, André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, a annoncé des prêts totalisant 21 M$ de la part d’Investissement Québec et de La Financière agricole du Québec. « Des solutions circulaires comme ça, quand on parle de récupération alimentaire, de nourriture, de fertilisants biologiques pour nos cultures, c’est juste des bonnes nouvelles pour les défis qu’on a et qui s’en viennent », a souligné le ministre lors d’une conférence de presse tenue à Drummondville, le 26 avril.
Le bâtiment de 40 000 p2, qui sera muni d’équipement automatisé, devrait être prêt à la fin de 2022. Le nouveau site créera 70 nouveaux emplois, dont des postes de biologistes et d’ingénieurs.
Économie circulaire
Grâce à des ententes avec des entreprises comme le récupérateur Sanimax ou des transformateurs alimentaires, Entosystem récupère entre autres des résidus issus de l’agriculture, dont des légumes, pour nourrir ses insectes. Ceci contribue à créer une économie dite « circulaire », puisque ces déchets permettent de produire de la nourriture (farine d’insectes), alors que les déjections des insectes servent à produire un biofertilisant « extrêmement recherché pour sa capacité de stimuler la vie microbienne des sols et accélérer la minéralisation de l’engrais », précise M. Provost.
Avec l’augmentation de production que lui permettra sa nouvelle usine, la jeune entreprise créée il y a six ans estime qu’elle pourra éventuellement destiner ses produits de farine protéinée à base de larves d’insectes à l’alimentation des animaux de fermes, dont la volaille, les porcs et les poissons. « Il faudra toutefois augmenter notre capacité de production. C’est le principal enjeu », indique M. Provost.
Les mêmes défis existent du côté des biofertilisants, qui ne peuvent actuellement être utilisés qu’à petite échelle pour des jardins. La nouvelle usine pourrait toutefois permettre d’élargir les usages à la production maraîchère ou en serre, notamment.