Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Attirés par l’appétit des chevaux américains qui en raffolent et les prix en hausse stimulés par la demande, de plus en plus d’agriculteurs québécois se lancent dans la production de foin de commerce.
Selon les données du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), la valeur des exportations de foin est passée de 19 M$ en 2016 à 23 M$ en 2020, soit une augmentation de 20 %. Durant cette période, les volumes exportés ont été en moyenne de 48 340 tonnes par année et les prix ont connu une croissance annuelle moyenne de 4,5 %, atteignant même un sommet de 436 $ la tonne métrique en 2020.
Bien qu’un important joueur comme Norfoin à Saint-Césaire compte des clients jusqu’à Dubaï au Moyen-Orient, les exportations de foin québécois sont presque toutes destinées aux États-Unis. C’est le cas notamment de la Ferme Valbois, à Coaticook, qui écoule la grande majorité de ses 155 000 petites balles de foin sur le marché de la Floride et, dans une moindre mesure, sur celui de Boston.
Avec son conjoint Francis Boisvert, Valérie Poulin s’est lancée dans cette production il y a sept ans après avoir flirté avec l’idée de démarrer une ferme laitière. « Avec trois enfants à la maison, des blocs appartements à gérer et mon conjoint qui a un atelier mécanique, ça en faisait un peu trop de rajouter un troupeau. C’est maintenant devenu une histoire de passion », souligne cette Montréalaise d’origine plus à l’aise sur un tracteur que sur un Bixi.
La production de la Ferme Valbois, qui avait débuté sur 150 acres, est aujourd’hui répartie sur des prairies s’étalant sur plus de 1 200 acres, dont la moitié est en location. Ses balles sont composées essentiellement de graminées (mil, ray-grass et fétuque).
Un marché de l’exportation en croissance, jumelé avec les sécheresses de 2019 et 2020 qui ont entraîné une pénurie de foin, a inévitablement exercé une pression à la hausse sur les prix. « Comparé à nos débuts, ça a doublé », reconnaît Valérie Poulin, qui vend ses balles dans une fourchette allant de 6,50 $ à 7,50 $. « On se fait dire d’augmenter nos prix, mais je préfère m’asseoir avec mes acheteurs qui vendent aux États-Unis et qu’on s’entende sur un prix qui a de l’allure pour tout le monde. Ils travaillent avec moi depuis le début et je compte les garder encore longtemps. »
En plus d’avoir investi dans l’achat de terres – environ 400 acres au cours des deux dernières années seulement –, les propriétaires de la Ferme Valbois se sont équipés d’un séchoir et de machinerie spécialisée comme des accumulateurs de balles de foin, des grappins, des plateaux de chargement, etc. Visiblement, la culture du foin de commerce se professionnalise, malgré le chemin qui reste à faire.
Ce texte a été publié dans l’édition de mai 2022 du magazine L’UtiliTerre.