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GIRARDVILLE – En avançant vers Girardville, à l’extrême nord-ouest du Lac-Saint-Jean, le GPS indique qu’il n’y a plus de route ni d’autres villages plus loin. La civilisation s’arrête et c’est là que se trouve une ferme particulière, où la copropriétaire, Marion Fournier, initie ses clients à la culture des petits fruits, des plantes aromatiques et médicinales, de même qu’à la cueillette des champignons.
La Ferme forestière Ouasiemsca et ses 500 hectares de territoire privé offrent un dépaysement assuré. « Il y a des gens qui viennent et qui sont impressionnés. Ils me disent : “Vous réussissez vraiment à vivre ici et à faire pousser un jardin?” » raconte Mme Fournier. Il faut dire qu’elle n’a pas beaucoup de temps pour réussir ses cultures. L’été est court dans cette zone 2a, car l’hiver arrive vite et reste longtemps.
Ce n’est pas seulement le climat qui est rude, la terre aussi. Le sous-sol est rocheux, et le relief est inégal. Mais Marion Fournier est loin de se plaindre de son coin de pays; au contraire, elle l’adore. Autodidacte, elle réussit à faire pousser presque tout, même des pommes de terre bleues!
Son travail ne s’arrête pas après la récolte; il commence. La jardinière transforme tout ce qu’elle peut. Elle confectionne ses propres pestos, ses vinaigres, ses conserves, mais aussi ses produits cosmétiques allant des crèmes hydratantes jusqu’à du shampoing sous forme solide, qu’elle fait à partir de ses plantes.
Plaisirs partagés
Sa plus grande passion demeure de partager ses connaissances avec ses clients qui profitent des deux logis touristiques qu’elle loue sur son site, dont un chalet nommé le Castor décoré avec du bois provenant, évidemment, des ouvrages de monsieur le castor, érigés à même la rivière Ouasiemsca, qui sillonne ses terres.
Elle passe un après-midi avec les clients qui le désirent pour cueillir des champignons forestiers. « C’est un plaisir de montrer aux gens. Après la cueillette, je donne des techniques de transformation et je les fais toujours passer par le jardin pour leur proposer de cuisiner leurs champignons avec des herbes aromatiques comme la sauge, le romarin, la monarde bergamote, etc. », détaille-t-elle.
Marion Fournier ne vise pas l’autosuffisance. « Je trouve ça snob, l’autarcie. Je préfère collaborer avec les autres producteurs. » Elle donne l’exemple de son voisin immédiat, qui cultive d’excellents légumes bio, qu’il vend à l’autre bout du monde, c’est-à-dire… à Montréal!