Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les grandes chaînes d’alimentation exigent de plus en plus que les producteurs de fruits et légumes frais obtiennent la certification CanadaGAP pour pouvoir accéder à leurs marchés, ce qui donne la garantie qu’un Programme de salubrité des aliments est mis en œuvre dans ces exploitations. Mais quelles sont les exigences relatives à la salubrité pour les autres fermes dont la mise en marché se fait par circuit court (formule des paniers, vente directe à la ferme ou en marché public, etc.)?
Depuis l’adoption de la Loi sur la salubrité des aliments au Canada en 2012, tout producteur doit mettre en œuvre les bonnes pratiques agricoles (BPA) afin de réduire au minimum les risques de contamination microbienne, chimique et physique pendant la production primaire et la récolte des fruits et légumes frais. Voici un aperçu général de ces bonnes pratiques :
Utilisation des terres : Évaluer les utilisations passées et actuelles des terres et des sites avoisinants afin de déceler d’éventuelles sources de contamination des fruits et légumes. Par exemple, si des animaux sauvages ont accès à des parcelles en culture, les risques de contamination fécale sont grands.
Fertilisants naturels : Gérer adéquatement l’utilisation des fertilisants comme le fumier et les matières organiques dans la production des fruits et légumes. Par exemple, si du fumier frais est utilisé, il est important de respecter les délais d’intervalle prescrits entre l’épandage et la récolte.
Eau à usage agricole : Évaluer les sources d’approvisionnement de l’eau à la ferme et vérifier l’innocuité de celle-ci pour empêcher ou limiter les sources de contamination potentielles. Par exemple, les eaux de surface (puits, bassin) sont plus propices au développement d’organismes pathogènes. La potabilité de ces eaux doit donc être plus fréquemment analysée en laboratoire.
Produits phytosanitaires : N’utiliser que des produits approuvés pour la culture envisagée et respecter scrupuleusement le mode d’emploi du fabricant. Par exemple, lorsqu’un biopesticide est utilisé, il doit être homologué pour la culture visée, et le délai entre l’application et la récolte doit être respecté.
Hygiène et santé des travailleurs : Formuler des exigences en matière d’hygiène et de santé afin que le personnel qui entre en contact direct ou indirect avec les fruits et légumes frais ne puisse contaminer les produits. Par exemple, des toilettes et des installations facilement accessibles pour le lavage des mains doivent être mises à la disposition des travailleurs. Il faut également former ces derniers sur la technique de lavage des mains.
Récolte : Inspecter les fruits et légumes afin de déceler la présence de dommages, de maladies ou de contaminants physiques (cailloux, plastiques, verre, insectes) au moment de la récolte.
Transport et entreposage : Utiliser des véhicules et des installations qui conviennent aux fruits et légumes frais, qui sont dotés d’un bon système de réfrigération et qui sont nettoyés et désinfectés périodiquement. De plus, il est absolument nécessaire d’empêcher les animaux nuisibles (rongeurs, insectes) de s’y introduire.
En résumé, de la petite ferme qui offre ses produits dans un marché public à la plus grande entreprise qui vise une mise en marché dans les grandes chaînes, le technologue est capable de clarifier toutes ces exigences et d’accompagner les producteurs dans la mise en œuvre du programme de salubrité qui correspond le mieux aux besoins de leurs modes de production et de mise en marché.
Christine Lavoie, enseignante au Département d’agriculture et horticulture du Collège Lionel-Groulx