Vie rurale 14 avril 2022

Après les centres commerciaux, nouveaux projets pour des mini-fermes

Des éleveurs qui avaient auparavant l’habitude d’amener leurs animaux dans les centres commerciaux pour Pâques se tournent vers d’autres projets cette année. Leur mini-ferme mobile demeure très convoitée ailleurs.

« Je n’ai pas eu de demandes de centres d’achat cette année. Peut-être que le contexte était encore trop incertain et qu’ils ont décidé de laisser faire, avec la montée des cas », présume Paul Labonté, de la Ferme Napolie à Montmagny, dans Chaudière-Appalaches.

L’éleveur qui n’a envoyé aucun animal dans un centre commercial en trois ans ne manque pas de boulot pour autant. Il participe en 2022 à deux événements de Pâques avec sa ferme mobile, dont l’un est organisé par la Ville de Sainte-Marie et l’autre par Le Château Frontenac à Québec. Il se déplacera aussi dans plusieurs autres événements cet été, notamment des fêtes foraines et des foires. Après un printemps 2020 plus tranquille en raison de la pandémie, les affaires ont bien repris pour lui. « On est rendus qu’on choisit les clients. Tout le monde nous court après », assure-t-il.

Isabelle Roy, de la Ferme Jocelyn Urbain dans Lanaudière, exposait auparavant ses animaux aux Galeries Rive Nord de Repentigny, jusqu’à ce que l’établissement cesse de déployer des mini-fermes en 2020, en raison de présumées plaintes. Depuis, l’éleveuse de moutons et de bœufs à L’Assomption s’est tournée vers d’autres projets; elle a ouvert une crémerie à la ferme et a augmenté l’offre de produits d’agneaux dans sa boutique située à Saint-Sulpice.

« Je n’ai jamais eu autant de demandes pour Pâques pour de l’événementiel de la part des villes et des garderies que cette année, mais on ne sort pas. On a de nouveaux projets. Je pense que c’est rendu rare, les mini-fermes. Il en reste peu qui en font. On recommencera peut-être l’an prochain, mais pas cette année », dit-elle.

De son côté, Luc Beauchemin, de la Ferme Cariphaël en Montérégie, a reçu une demande d’un centre commercial pour le déploiement d’une mini-ferme de Pâques qu’il n’a pas pu accepter, en raison de la difficulté qu’il éprouve à s’assurer depuis le début de la ­pandémie. Il continue de se déplacer dans des événements extérieurs, mais mise surtout depuis deux ans sur les visites de clients à sa ferme de Saint-Marc-sur-Richelieu à partir du mois de mai. « On a beaucoup développé ça. L’été passé, j’ai eu 3 000 visiteurs; ça a marché. Je suis encore en demande dans des événements, mais je ne veux plus aller loin », souligne-t-il.