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Les projets de vitrines de régie à moindres risques menés depuis 2018 chez des producteurs de fraises d’automne, de pommes de terre et de pommes sont tellement concluants que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) songe à les étendre à d’autres cultures.
« Chez tous les producteurs et pour toutes les cultures, on a remarqué une baisse des indices de risque, autant pour l’environnement que pour la santé », s’enthousiasme Élisabeth Fortier, agronome au MAPAQ.
Le principe des vitrines consiste à mesurer les écarts des indices de risque pour la santé (IRS) et l’environnement (IRE) entre une parcelle dite conventionnelle conforme à la régie habituelle du producteur et une parcelle vitrine cultivée selon la stratégie d’intervention. Les projets étaient coordonnés par le Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL) pour la fraise d’automne et la pomme de terre, tandis que l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement supervisait celui de la pomme.
« Les résultats préliminaires démontrent que c’est possible d’intégrer davantage de biopesticides ou de pesticides à moindre risque dans sa régie de culture pour avoir un bon impact sur l’environnement et cela, sans incidence sur les rendements », poursuit-elle.
Les vitrines ont débuté en 2018 pour les cultures de fraises d’automne et de pommes et en 2019 pour la pomme de terre. D’une durée de quatre ans, celle des fraises d’automne s’est terminée en 2021 et le rapport final est en cours de rédaction. Les vitrines pour la pomme (relâche d’un an en 2020 à cause de la pandémie) et la pomme de terre se concluront cette année.
« Ces trois cultures ont été visées parce qu’on sait qu’il existe des techniques de rechange qui étaient disponibles rapidement et facilement transférables aux producteurs. C’est aussi parce que ce sont des cultures en importance au Québec en termes de superficie. On aura donc un gain environnemental plus important du fait que ce sont des superficies significatives », conclut Élisabeth Fortier, ajoutant que le projet de vitrine pourrait être étendu à d’autres cultures à l’avenir.
Après la fraise d’automne, la fraise d’été?
Agronome au CIEL, Julien Brière faisait partie de l’équipe qui a supervisé la vitrine de régie à moindres risques chez les producteurs de fraises d’automne.
« Nous avions quatre producteurs qui visaient des marchés différents. Un producteur qui vendait en gros et des producteurs de kiosques, mais pas de la même taille. C’est intéressant parce qu’on a réussi à aller chercher des gains partout. Les écarts étaient plus marqués pour la santé que pour l’environnement », révèle Julien Brière.
Les fraises d’automne avaient été ciblées parce que leur floraison est continue, la rendant plus vulnérable aux insectes et aux maladies. « Puisque la production est en continu de l’été jusqu’à l’automne, elle requiert plus de traitements que la fraise d’été », souligne l’agronome, ajoutant que le CIEL a déposé une demande au MAPAQ pour étendre le projet justement aux fraises estivales.
Fait à noter, l’équipe de Julien Brière a profité de la dernière année du projet pour expérimenter des filets d’exclusion destinés à limiter la présence de la drosophile à ailes tachetées sur le site du producteur de l’Île-d’Orléans. « Oui, il y a des coûts supplémentaires reliés à la manutention des filets quand vient le temps de la récolte et des traitements, mais globalement, cela a permis de réduire la quantité d’insecticides. On a noté une baisse de 45 % des IRS et de 56 % des IRE par rapport à une régie conventionnelle », conclut-il.