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Le prix payé aux éleveurs de porcs a été abaissé de 40 $ du 100 kg depuis le 4 avril à la suite d’une entente conclue entre les Éleveurs de porcs du Québec et les transformateurs.
Les Éleveurs parlent d’un « rabais temporaire » accordé à tous leurs acheteurs pour aider ceux-ci à traverser l’instabilité économique des marchés, les problèmes de main-d’œuvre et la capacité de créer de la valeur ajoutée. Ils précisent que cette entente ne touche pas la formule de prix.
Dans les dernières semaines, le prix de pool pour le porc était d’environ 230 $ par 100 kg. Une diminution de 40 $ par 100 kg équivaudrait donc, en se basant sur ce prix, à une réduction de près de 20 %, ce que certains éleveurs contactés par La Terre ont qualifié « d’énorme ».
Cette décision survient dans un contexte où le transformateur Olymel, principal acheteur de viande de porc au Québec, laissait planer la possibilité de faire de nouvelles réductions d’achats après celle des 530 000 porcs par année (ou 10 000 porcs par semaine) appliquée depuis le début du mois de mars.
Dans le cadre de cette entente, Olymel s’est toutefois engagé à ne pas faire de nouvelles diminutions pendant cette période de « rabais temporaire ». De plus, l’entreprise a consenti à réduire les abattages de porcs en provenance de l’Ontario au profit des porcs du Québec pour environ 5 000 porcs par semaine. Ce sont donc 50 % des 10 000 porcs qui avaient été désassignés récemment qui pourront être réassignés.
Dans une lettre envoyée aux éleveurs le 31 mars, David Duval, président des Éleveurs, précise que cet accord « est dans l’intérêt de tous les éleveurs et vise à assurer la pérennité de nos entreprises porcines et de la filière ».
Réactions mitigées
Les éleveurs, de leur côté, étaient encore sous le choc au lendemain de l’annonce de cette entente. « On n’a pas vraiment eu le choix, parce qu’il risquait d’y avoir d’autres coupes dans les achats de porcs si on ne faisait rien. C’est probablement la moins pire des solutions », confie, résigné, Simon Breton, producteur indépendant à Saint-Elzéar, dans Chaudière-Appalaches.
David Vincent, éleveur à Sainte-Séraphine, dans le Centre-du-Québec, croit aussi que cette solution était la meilleure à prendre à court terme, même s’il constate beaucoup de découragement chez les éleveurs. « L’alimentation des animaux est tellement chère. On arrivait déjà juste, alors avec ce 20 % de moins, je ne pourrai pas vivre comme ça ben, ben longtemps », dit-il. Malgré tout, il croit que d’aider les acheteurs « alors qu’ils sont dans le trouble » est un bon geste à poser entre membres d’une même filière. « On souhaite seulement que [les acheteurs] s’en souviennent si on a à notre tour des problèmes dans l’avenir », nuance-t-il.
Le producteur Simon Breton, lui, aurait préféré que le gouvernement intervienne pour aider les transformateurs, plutôt que ce soit « encore les producteurs qui encaissent et qui devront recourir à l’ASRA [assurance stabilisation des revenus agricoles] », déplore-t-il.
Au moment de mettre le journal sous presse le 1er avril, Olymel ne souhaitait pas commenter l’entente, préférant attendre que les Éleveurs de porcs du Québec puissent aviser l’ensemble de leurs membres avant.