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L’enjeu de l’accès à l’eau devient « le nerf de la guerre » dans l’industrie de la pomme de terre, aux dires de Luc Garon, producteur du Bas-Saint-Laurent, dont l’acquisition de nouveaux équipements pour l’irrigation s’est beaucoup accélérée dans les dernières années.
« La majeure partie de mes terres sont maintenant irriguées, alors que ce n’était pas comme ça avant », relève-t-il, rapportant par exemple qu’il est tombé un pouce d’eau en sept semaines dans le secteur de Rimouski la saison passée, durant une période cruciale pour la production de pommes de terre, alors qu’il en aurait fallu sept fois plus. « Avant, je faisais environ deux aspersions par saison, alors que maintenant, je peux en faire quatre. Et on ajoute des champs à irriguer », explique l’agriculteur.
Dans une entrevue accordée en marge de l’assemblée générale annuelle des Producteurs de pommes de terre du Québec (PPTQ) qui s’est déroulée le 31 mars, le président, Francis Desrochers, a d’ailleurs rappelé les besoins en eau particulièrement criants pour sa production, notamment en raison des sols sablonneux et secs souvent préconisés pour la culture de la patate.
Bien que les récoltes de pommes de terre, dans l’ensemble, aient été plutôt bonnes au Québec la saison dernière, souligne le président, « les pics de température sont de plus en plus énervants ».
« On a eu une bonne saison, parce qu’il a plu en juillet. Mais ce n’est pas toujours comme ça. On a eu entre 20 et 25 % plus de rendement que les cinq dernières années au Québec », note-t-il, estimant que 2021 a été une année non représentative de la norme. « Avec les changements climatiques, on pense que l’approvisionnement en eau sera un enjeu à suivre dans les prochaines années », analyse M. Desrochers, dont l’organisation entend d’ailleurs sonder prochainement ses membres sur leurs besoins en eau. Déjà, les PPTQ remarquent que des régions qui étaient autrefois épargnées par les épisodes de chaleur extrême et les sécheresses, telles que le Saguenay et le Bas-Saint-Laurent, ont maintenant des défis elles aussi.
L’organisation entend par ailleurs poursuivre ses communications dans la prochaine année auprès des ministères de l’Environnement et de l’Agriculture du Québec dans l’espoir d’amoindrir les impacts pour les producteurs de l’entrée en vigueur du Règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement (REAFI), lequel apporterait des contraintes supplémentaires à l’approvisionnement en eau pour l’industrie de la pomme de terre.