Vie rurale 3 avril 2022

L’accompagnement pour fidéliser sa main-d’œuvre

Le producteur horticole Carl Poirier, de Lac-Simon en Outaouais, a choisi d’investir du temps pour bien former l’une de ses employées et la responsabiliser, malgré le manque de confiance que Karine présentait à ses débuts à la ferme. Aujourd’hui responsable de la culture d’ail, elle pourrait éventuellement devenir actionnaire de l’entreprise.

« Karine a suivi un stage chez nous en 2015. […] Elle démontrait vraiment un intérêt à travailler chez nous et aimait notre façon de faire. Surtout, elle avait son propre projet. Elle voulait se démarrer avec des paniers bios éventuellement. Elle avait déjà son petit profil d’entrepreneur », a raconté M. Poirier, lors de l’événement Conversations RH du comité AGRIcarrières pour la région de l’Outaouais-Laurentides, qui s’en tenu en mode virtuel le 21 mars.

Voyant le potentiel de sa protégée, le producteur l’a prise sous son aile. Il lui a donné le coaching dont elle avait besoin. Puis, voulant la responsabiliser, il lui a attribué la gestion de l’ail de l’entreprise, en l’accompagnant notamment pour la gestion du budget. Selon M. Poirier, la patience, l’accompagnement et l’écoute pour un gestionnaire d’équipe finissent par payer. « Chez nous, il faut vraiment que les gens sentent qu’on est une famille », ajoute celui dont les efforts de fidélisation de personnel semblent porter fruit. Karine, à titre d’exemple, travaille depuis huit ans pour l’entreprise et est en mesure de conserver un deuxième emploi en parallèle au travail saisonnier à la ferme. « On harmonise son horaire ici avec son autre emploi. On est conscients de la situation financière de nos employés; on offre cette opportunité », dit le producteur.

Selon le consultant en consolidation d’équipes et résolution de conflits Robert Bouchard, qui a offert une conférence lors de l’événement virtuel, la bonne communication, l’écoute et l’empathie sont des incontournables pour espérer fidéliser les employés.  « La rétention des ressources, c’est une affaire de qualité des relations », croit-il, précisant que les émotions véhiculées par un employé reflètent des besoins dont les gestionnaires doivent rester à l’affût.