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Pour Christine Landry, chercheuse à l’Institut de recherche et de développement agroenvironnement (IRDA), la fertilisation ne repose pas seulement sur l’engrais. Elle soutient que pour obtenir un bon rendement, la santé des sols et l’irrigation doivent faire partie de l’équation. L’engrais doit être utilisé en complément quand tout est optimisé. « En 2022, on ne peut pas compenser un élément dont on ne s’est pas occupé avec de l’engrais. La vision de la fertilisation doit dépasser l’apport en engrais », affirme l’agronome.
La chercheuse estime que plusieurs spécialités doivent collaborer pour que les rendements soient meilleurs. « On ne peut pas juste en compenser un par un autre », indique-t-elle tout en spécifiant qu’il faut penser « en système global ». Par exemple, des tests effectués à l’IRDA en collaboration avec un spécialiste en gestion de l’eau ont démontré qu’une bonne gestion de l’irrigation permet de maximiser la fertilisation en limitant les pertes de nutriments, notamment.
La teneur en carbone labile est aussi importante pour une fertilisation optimale, puisqu’il a été démontré que celui-ci accroît l’efficacité des engrais de ferme. La chercheuse mentionne qu’aux États-Unis, des tests sont effectués sur les terres afin d’en mesurer la teneur en carbone labile, ce qui permet de voir rapidement l’impact des choix de régie sur la santé des sols. Elle croit que cela pourrait arriver au Québec prochainement. « C’est plus motivant quand on a une mesure pour pouvoir se comparer et quantifier les efforts qu’on a mis », souligne Christine Landry.
Les engrais verts
La chercheuse recommande aussi de privilégier les engrais verts avant d’avoir recours à un engrais minéral. Elle précise que les engrais verts ont des répercussions positives à plus long terme parce qu’ils contribuent entre autres à maintenir et à améliorer la santé des sols. Christine Landry se réjouit d’ailleurs que le gouvernement du Québec ait mis en place un programme de rétribution des bonnes pratiques dans le cadre du Plan d’agriculture durable. L’agronome estime que c’est un partage des responsabilités avec la société.
De plus, afin que le plus possible d’agriculteurs emboîtent le pas, des recherches sont faites en vue de simplifier l’utilisation des engrais verts. « On veut trouver des moyens pour qu’ils s’intègrent bien dans leur travail », dit-elle, mentionnant que parfois, c’est l’habitude qui en freine certains lorsque vient le temps d’essayer un engrais vert. Elle ne condamne toutefois pas l’engrais minéral, estimant qu’il peut être un bon complément.
Finalement, pour avoir « la bonne dose, au bon emplacement, au bon moment », il faut connaître le cycle de développement de la plante afin de lui donner un apport en nutriments en temps opportun. Chaque culture a sa période de pic en besoins où un engrais peut être nécessaire.