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Denis La France, enseignant au Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CÉTAB), fait remarquer que le premier facteur de productivité d’une culture, et la base du fonctionnement d’une ferme, c’est le sol, mais un nombre insuffisant d’agriculteurs en prennent conscience.
« Peu d’agriculteurs prennent le temps d’effecteur des profils de sol dans leurs champs, déplore-t-il. Ça fait 45 ans que j’enseigne les profils de sol, mais la vérité, c’est que la majorité des producteurs ne regardent pas ça. Le sol, ça n’intéresse pas grand monde; c’est un mal nécessaire », constate M. La France. Il assure qu’une meilleure connaissance des sols permet d’en augmenter la fertilité et d’accroître la réussite des cultures.
Certains aspects plus élémentaires, comme le drainage et le chaulage, sont mieux maîtrisés par les producteurs d’aujourd’hui. Par contre, les problèmes engendrés par la compaction, même s’ils sont connus, demeurent toujours épineux pour de nombreuses fermes. « Les gens ont tendance à ne pas prendre conscience des conditions d’humidité pour travailler au champ. J’en vois encore faire les foins même s’ils savent que le sol est mouillé ou passer avec la citerne à lisier. Ça fait des dégâts. Les plantes et leurs racines ont de la misère à se développer dans un sol compacté. On fait un profil de sol et on voit qu’il n’y a pas de racines dans la moitié du sol. Dans ce cas, même si la personne pense que son analyse de sol est bonne, en vérité, elle devrait la couper de moitié [car la plante accède à la moitié des éléments nutritifs disponibles] », indique l’enseignant, qui vient tout juste de terminer une nouvelle formation intitulée Bâtir un sol vivant : pourquoi et comment?
Ce cours de 12 heures est destiné autant aux agriculteurs sous régie conventionnelle qu’aux producteurs biologiques et est dispensé par le CÉTAB.
On commence par quoi?
Denis La France indique qu’il faut commencer par comprendre la dynamique du sol au lieu de simplement penser à ajouter de l’engrais. Se trouver un livre ou une formation sur le sujet, ou lire les informations disponibles gratuitement sur Internet, aide à changer la perception qu’on a du sol. Ensuite, les fameuses plantes de couverture deviennent un incontournable, surtout les légumineuses qui apporteront de l’azote. Mais ce n’est pas tout. L’enseignant énumère plus d’une trentaine d’actions visant à améliorer la qualité du sol, comme stimuler la minéralisation de l’humus, limiter les labours, opter pour un travail réduit du sol, aérer le sol battant par du binage, travailler le sol vers le haut, favoriser les mycorhizes, etc. M. La France fait valoir que les efforts pour améliorer la qualité du sol sont cumulatifs. « Au lieu de rentrer dans un cercle vicieux de dégradation des sols comme c’est le cas à plusieurs endroits au Québec, tu rentres dans un cercle vertueux. Et c’est faisable, même en culture conventionnelle », précise-t-il, ajoutant que si plusieurs agriculteurs ont amélioré leurs pratiques, d’autres tardent à le faire, préférant rester ancrés dans leurs habitudes.