Vie rurale 16 mars 2022

Délais trop courts pour s’inscrire aux programmes d’aide, selon la relève

Dans un contexte où l’explosion du coût des intrants, la paperasse à remplir et l’accès difficile aux terres mettent de plus en plus sous pression les agriculteurs en démarrage ou en processus de transfert, la relève agricole demande un prolongement des délais pour accéder aux différents programmes d’aide à leur disposition.

« Je suis une relève non apparentée. J’en suis à ma troisième année de culture, toujours sur une location de terre. Trouver une terre, [en] faire l’acquisition et remplir la paperasse dans un délai de cinq ans, c’est vraiment court. […] Ça contribue à la relève qui pète au frette, en voulant tout rentrer dans un délai serré. [Plus de temps], ça ferait juste nous donner de l’oxygène », a notamment exprimé Hubert Steben-Chabon, lors du 40e Congrès annuel de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), qui s’est tenu le 4 mars, en mode virtuel.

Les jeunes agriculteurs disposent d’un maximum de cinq ans après avoir participé au programme d’appui financier à la relève de La Financière agricole du Québec (FADQ) pour profiter des rabais sur les contributions à l’assurance stabilisation et à l’assurance récolte auxquels ils ont droit. Ces rabais peuvent être applicables trois années consécutives, durant la période allouée de cinq ans. Or, certains producteurs n’auraient pas le temps d’en profiter pleinement. Dans une résolution adoptée lors du congrès, les membres présents ont donc demandé que le délai d’inscription soit prolongé à 10 ans.

« Développer mon entreprise, c’est plus long que prévu. […] J’en suis à ma quatrième année. Je commence à avoir des revenus fixes. Je commence à demander [l’assurance stabilisation et l’assurance récolte] », a donné comme exemple Sébastien Laporte.

Une agricultrice de l’Estrie, Anouk Caron, a de son côté émis des réserves. « En augmentant les délais de cinq à dix ans, on perd le sens du mot relève », a-t-elle mis en garde. La résolution a malgré tout été adoptée à la majorité lors du congrès.