Un apiculteur d’origine ukrainienne, Volodymyr Levchenko, a quitté sa ferme de l’Île d’Orléans au cours des derniers jours pour aller prêter main-forte à sa famille à Kyiv.

Le 24 février, la Russie a lancé une offensive armée en Ukraine pour prendre le contrôle du pays. Joint à Kyiv, la capitale ukrainienne également connue par son appellation russe Kiev, l’apiculteur de 49 ans dit avoir agi sur le coup de l’émotion en achetant un aller simple vers la Pologne quatre jours plus tard. « C’est difficile de prendre une décision comme celle-là et de quitter ma famille au Canada », dit-il en précisant qu’il souhaitait principalement s’occuper de ses proches là-bas.

Le quartier dans lequel il se trouve dans le nord-ouest de la ville ne fait pas partie des zones de combats, mais il estime que la ligne de front se situe à 30 ou 40 kilomètres de là. Il dit entendre régulièrement le son des fusils et des bombes depuis son arrivée chez ses parents. Ceux-ci sont âgés, et Volodymyr Levchenko tente de les convaincre de venir au Canada, mais ils ne souhaitent pas quitter le pays pour l’instant, même si des chars d’assaut russes ont réussi à s’approcher à quelques mètres de la maison dans les derniers jours.

Le Québécois d’adoption a d’abord atterri à Varsovie en Pologne, en raison de la fermeture de l’espace aérien ukrainien depuis près de 10 jours. Le gouvernement polonais offre gratuitement les services de transport aux Ukrainiens se déplaçant à travers le pays. Celui qui est spécialisé dans l’importation de reines d’abeilles ukrainiennes au Québec s’est dirigé vers la frontière en train et en autobus. Puis, une place dans un convoi humanitaire, entre les couches pour bébé et les boîtes de médicaments, lui a permis de traverser la frontière pour atteindre Kyiv. « Les routes sont en bon état et les zones de combats sont bloquées par des barrages routiers militaires. Rentrer à Kyiv est difficile. Ça nous a pris deux jours pour faire le tour et finalement entrer », dit-il en ne donnant pas plus de détails par peur de divulguer de l’information stratégique à l’ennemi russe. 

Dès son arrivée, l’apiculteur a proposé ses services aux milices patrouillant dans les différents quartiers de la ville. « Quand je demande, on me dit de rester chez moi et qu’eux s’occupent des combats. Mais ma présence ici c’est pour soutenir les membres de ma famille et pour ne pas qu’ils soient seuls et abandonnés », mentionne-t-il. L’homme tentera également d’apporter une aide humanitaire aux habitants de la ville. L’eau potable, l’électricité et Internet étaient toujours accessibles lors de l’entrevue le 4 mars.