Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Lors d’un dîner-conférence sur la commercialisation des grains, une annonce n’est pas passée inaperçue. Le Groupe ProConseil a pris deux minutes pour mentionner aux participants qu’il offrait un tout nouveau service de psychologie destiné spécialement aux agriculteurs et agricultrices. En plus d’offrir des conseils en agroenvironnement, en tenue de livres et autres, la firme a décidé qu’il était aussi temps de penser à l’humain.
« On voyait qu’il y avait un besoin », dit la psychologue Émylie Cossette, qui connaît bien la clientèle agricole puisqu’elle est conseillère en relations humaines et transfert de ferme chez Groupe ProConseil, en Montérégie. Son confrère Jean-Christophe Durand, psychologue, et elle n’entendent toutefois pas prendre la place des travailleuses de rang, mais plutôt offrir un service complémentaire. « Les travailleuses de rang sont essentielles et sont là pour une intervention à court terme, mais elles n’offrent pas de psychothérapie. Si un producteur veut travailler quelque chose de profond, sur des émotions difficiles qui reviennent souvent, sur de l’angoisse, ça se travaille mieux en psychothérapie », dit-elle. Le service n’est pas subventionné par le gouvernement et commande un coût de 140 $ de l’heure, ce qui pourrait décourager certains agriculteurs, reconnaît Mme Cossette. « En même temps, une mauvaise santé psychologique, comme le stress chronique, finit à long terme par détériorer la santé physique. Alors prendre soin de soi est hautement rentable », appuie-t-elle.
Émylie Cossette a remarqué dans sa clientèle existante qu’une mauvaise gestion des émotions par le dirigeant de la ferme peut affecter ses décisions et l’efficacité de son entreprise, sans oublier la rétention du personnel. « Si le propriétaire arrive souvent frustré, mécontent ou triste, les employés le ressentent. Si c’est récurrent, les employés vont partir travailler ailleurs, où ils peuvent avoir une meilleure ambiance de travail », explique-t-elle.